Augustin Trébuchon, décédé 5 minutes avant l’armistice

Augustin Trébuchon est orphelin.Il a la charge de ses cinq frères et sœurs depuis l’âge de 16 ans. À 40 ans, ce Lozérien s’engage dans l’armée. Il est le dernier mort recensé dans la Première Guerre Mondiale.

Émouvant article qu’on doit à Claude Boyer

LA DER DES DER

Il y a 102 ans aujourd’hui se terminent quatre années de folie collective et d’autodestruction à l’échelle mondiale.

Rien que pour la France, 1.500.000 poilus ne rentrent pas chez eux, des villages entiers dépeuplés de leurs hommes, des milliers sont lourdement handicapés et des milliers meurent des suites de leurs blessures laissant derrière eux des femmes seules et désespérées, des orphelins, des parents dans le chagrin.

ALORS POURQUOI AUGUSTIN TREBUCHON ?

Augustin Trébuchon né le 30 mai 1878 au hameau du Montchabrier sur la commune de Malzieu-Forain en Lozère en Occitanie est considéré comme le dernier « mort pour la France » sur le sol Français.

Le 11 novembre 1918 à Vrigne-Meuse (Ardennes), il est tué d’une balle en plein front à 10h55, 5 minutes avant le cessez le feu alors qu’il porte un ordre écrit à son capitaine en première ligne, il est âgé de 40 ans.

SON PARCOURS

Il est le fils d’un cultivateur et berger

Depuis ses 16 ans, il a la charge de ses cinq frères et sœurs après la mort de leurs parents. Une situation qui l’exempte normalement de mobilisation, pourtant, le 4 août 1914, au lendemain de la déclaration de guerre, il quitte sa famille, dit au revoir à sa fiancée Hortense et descend à Mende pour s’engager volontairement.

IL NE REVERRA SON GEVAUDAN NATAL QUE LORS D’UNE UNIQUE PERMISSION

En 1918, à 40 ans, le matricule 13 002 est un homme d’expérience qui a usé ses brodequins sur les pires champs de bataille : la Somme, la Marne, Verdun, le Chemin des Dames.

Blessé deux fois en quatre ans, récemment élevé au rang de première classe, il fait partie de ces miraculés encore en vie qui se sont engagés en 1914.

Son livret militaire porte la mention : « bon soldat ayant toujours accompli son devoir, d’un calme remarquable donnant à ses jeunes camarades le plus bel exemple avec une brillante attitude au cours des combats du 15 au 18 juillet 1918.”

Mention antidatee

Le 415e RI a eu 68 tués et 97 blessés dans ses rangs au cours des journées des 9, 10 et 11 novembre.

Les soldats tués le 11 ont vu leur date de décès antidatée au 10, les autorités militaires ne voulant pas être accusées d’avoir sacrifié des hommes alors que le cessez le feu était prévu le 11 à 11h00.

LE DERNIER MORT AU COMBAT ?

Un doute subsiste sur le fait de savoir si Augustin Trébuchon est bien le dernier soldat français mort au combat pendant la campagne contre l’Allemagne car les combats se poursuivent dans les Balkans et au Levant.

Des historiens avancent les noms d’Auguste Renault, d’autres de Jules Achille mais c’est Augustin Trébuchon qui restera pour la postérité comme étant le dernier mort de « la der des der »

Claude Boyer

Photos :blog-histoire-geo/charleville-sedan-tourisme-/inews/wikipedia/zone-militaire.

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