Il y a 54 ans, une Caravelle d’Air France, avion emblématique des années 60, s’abîme en mer au large de Nice avec 95 personnes à bord dont 6 membres d’équipage.
Ce drame, dont les causes n’ont jamais réellement été élucidées et font encore débat aujourd’hui, est resté dans les mémoires comme ” l’accident de la Caravelle Ajaccio Nice”
Les faits
Le 11 septembre 1968, la Caravelle III “Béarn” d’Air France décolle de l’aéroport Campo d’ell Oro d’Ajaccio à destination de Nice pour un vol de routine ne devant pas excéder 30 minutes.
La météo est parfaite, le commandant de bord Michel Salomon 35 ans est expérimenté, il totalise 8 836 heures de vol.
Après 20 minutes de vol, alors qu’il aperçoit l’aéroport Nice Côte d’Azur, le commandant semble en proie à des ennuis à bord et déclare un incendie. Immédiatement les contrôleurs au sol lui donnent toute priorité pour se poser.
Il est 10h28 ; cinq minutes plus tard l’avion disparaît des écrans radar.
Les opérations de récupération
Les secours sont immédiatement déclenchés. À11h30, on découvre une nappe de kérosène et des débris flottant sur l’eau.
L’avion s’est écrasé sur une zone où les fonds sont à plus de 2 000 mètres. Quatre campagnes de recherches s’étaleront jusqu’en 1971, on créera même de nouveaux équipements sous-marins pour l’occasion.
En quatre mille heures de travail, on récupère sept tonnes de débris dont la boîte noire qui s’avérera inexploitable.
L’enquête
Sur les débris on trouve des traces laissant penser qu’un incendie s’est déclaré dans la partie arrière gauche de l’appareil où se trouvent les toilettes.
On émet alors l’hypothèse que le feu a été déclenché soit par le chauffe eau électrique, soit qu’un mégot mal éteint a été jeté dans la poubelle. À l’époque on pouvait fumer dans l’avion.
Cependant, la rapidité avec laquelle s’est déroulé le drame met cette hypothèse à mal.
L’hypothèse du missile
Cette soudaineté fait surgir l’éventualité d’une collision en vol ou d’un impact de missile qui serait parti de l’île du Levant.
La collision est vite abandonnée, aucun autre avion ne se trouvait dans le secteur.
La polémique enfle. Le ministre de la Défense Pierre Messmer dément énergiquement cette affirmation.
Les familles des victimes montent un collectif qui aujourd’hui encore soutient cette thèse.
Plusieurs témoins affirment avoir vu une lueur de réacteur se diriger vers la Caravelle, la vigie du Mont Agel, au dessus de Monaco, déclare avoir détecté un second écho radar. Cet enregistrement ne sera jamais retrouvé.
En 2017, Emmanuel Macron lève le secret défense sur certains documents.
L’enquête continue un demi-siècle après, saura-t-on un jour ce qu’il est arrivé ?
Claude Boyer.
Photos: France Bleu-RTL-Press Reader-DNA-snpnc