Je n’ai pas reconnu Charles Boyer, “french lover” né à Figeac (Lot) en 1899 et mort aux USA en 1978, qui jouait un rôle de vieux chef résistant, derrière de grosses lunettes sous un chapeau mou. Je l’ai enfin trouvé en repassant le film, je suis maniaque quand il est question de cinéma !
Drôle de film où les moindres rôles sont tenus par des vedettes… Simone Signoret essuie des verres dans son bistrot, Yves Montand se démène sur un tank.. Jean Paul Belmondo arrive en vélo à l’hôtel Matignon et en prend possession guidé par l’huissier Hubert de Lapparent, l’impeccable second rôle du cinéma français de cette époque. Claude Rich joue deux rôles, le général Leclerc avec des moustaches et un fringant lieutenant sans moustache. Chapeau, je devrais dire képi, Claude.
Mérite du film, rediffusé sur Arte, les acteurs et actrices, français, américains, allemands, jouent un rôle correspondant à leur nationalité, pas de panachage hasardeux. Seul Orson Welles, étatsunien, joue le rôle du consul suédois qui sauve Paris.
Mais la surabondance de stars le rend indigeste et irréaliste. En outre, Le général allemand commandant la place de Paris parait plutôt sympathique alors que s’il n’a pas fait détruire Paris c’est qu’il avait manqué d’hommes, de temps et de dynamite. Il fallait faire à l’époque la promo de l’Amitié Franco- Allemande.
Le seul vrai salaud du film est le gardois Jean- Louis Trintignant, faux résistant qui livre aux SS 40 jeunes patriotes. Trintignant est beaucoup plus sympathique dans la vraie vie.
André Abbe
Photo André Abbe, reconstitution du débarquement – le Muy 2018