À Mons (Var), les femmes invitent les hommes à danser à la Sainte Agathe. C’est une des anecdotes que fait revivre André Abbe. Il déclare sa flamme pour ce village au patrimoine riche. Faire connaître, transmettre, c’est la mission de Passadoc.
C’est vrai qu’ils sont charmants tous ces petits villages
…….Chantait Brassens.
Il y a dans le Var des villages magnifiques et je me garderais bien de faire un classement, mais il y en a un que j’aime particulièrement non seulement pour sa beauté mais aussi pour son originalité.
Originalité de son histoire, de sa langue, des personnalités qui l’habitaient. C’est Mons, là haut.
Avec son talent habituel pour faire vivre des lieux historiques, André Neyton avait monté un spectacle sur le siège de Mons, avec sa troupe du Centre Dramatique Occitan. Il s’agit d’un fait historique au cours duquel les femmes de Mons s’étaient illustrées. Du haut des remparts, elles avaient repoussé les assaillants.
J’avais fait un reportage pour France 3 dans les années 90, en janvier pour la Sainte Agathe, une jeune martyre dont les tortionnaires avaient coupé les seins. Les femmes de Mons, toujours elles, se retrouvaient entre elles à l’église pour manifester leur dévotion à la sainte et après un repas festif, le soir au balèti, elles invitaient les hommes. Certains faisaient tapisserie. Un bien beau souvenir. Je n’ avais pas fait tapisserie, une dame m’avait invité.
Jusqu’au début du XXe siècle on y a parlé “moussenc”, un dialecte ligure car le village avait été autrefois repeuplé par des Ligures. Aujourd’hui on y parle provençal et je dirai plus qu’ailleurs. Les plaques des rues sont en provençal… et de la terrasse, à 800 mètres d’altitude on peut admirer un des plus somptueux paysages de Provence jusqu’aux îles de Lérins.
Je rends un modeste hommage à l’ancien maire M. Rolland et à la famille Pelassy, ardents défenseurs de la langue. Mon ami Daniel Bizien me rappelait que pour accueillir les musiciens d’un quatuor hongrois venus jouer dans l’église de Mons M. Rolland avait fait un discours en latin, lui ne parlant pas hongrois, les musiciens ne parlant ni provençal ni français. Je suppose qu’un des quatre au moins comprenait le latin.
Quand je vous disais que Mons n’était pas un village comme les autres.
Ma flamme pour Mons n’est pas prête de s’éteindre et pourtant je n’y suis plus retourné depuis dix ans. Plusieurs de nos amis nous ont quittés.
André Abbe.