Ce trentenaire vole au secours de victimes du barrage de Malpasset (Var). René Blazy y laisse la vie. Claude Boyer nous raconte la courte et riche vie de cet Ariégeois, de l’Indochine à son triste destin dans le Var en 1959.
Patrimoine de la Gendarmerie Nationale
3 décembre 1959, un hélicoptère approche prudemment de la toiture de la ferme sur laquelle sont réfugiés ses occupants.
Voici plus de douze heures qu’ils attendent sur le toit, transis de froid en cette journée de décembre, n’ayant rien pu emporter avec eux quand, la veille au soir il sont surpris par l’arrivée de l’eau du barrage qui vient de céder…
Le pilote place l’appareil à toucher le toit tandis que, juché sur le patin droit le lieutenant René Blazy pose le pied sur les tuiles afin de descendre pour porter assistance aux sinistrés mais une tuile cède sous son poids, il perd l’équilibre et c’est le drame.
Le rotor vient le heurter à la tête, il meurt sur le coup sous les yeux horrifiés du pilote et des victimes de l’inondation.
René Blazy en 4 lieux : Ariège, Indochine, Algérie et Provence
Né en juillet 1925 à Foix dans l’Ariège, René Blazy rejoint la gendarmerie en 1946. Il fait ses débuts dans la garde républicaine avant de rejoindre l’Indochine en 1949 où il s’illustre lors de l’attaque de Xom Nghe en décembre de la même année, ce qui lui vaut le grade de maréchal des logis-chef.
Il revient en France en 1951 où il intègre l’EOGN (Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale) dont il sort major de sa promotion au grade de sous-lieutenant. Commandant ensuite la section des hélicoptères de la gendarmerie à Berre, il se retrouve détaché au gouvernement provisoire d’Alger en janvier 1959 ensuite il rentre en France
Un héros méconnu de la catastrophe du barrage de Malpasset
Le 2 décembre 1959 il est engagé avec ses hommes au sauvetage par hélitreuillage lors de la catastrophe de Malpasset.
A titre posthume il est promu au grade de Capitaine, Chevalier de la Légion d’Honneur, décoré de la Croix de guerre des TOE ainsi que de la Croix de la Valeur Militaire, de la Croix du combattant et de la médaille coloniale.
Le Capitaine Blazy donne son nom à la 64 ° promotion de l’EOGN ainsi qu’à une rue de Fréjus (Var).
Claude Boyer