CHANSON. “Bella ciao”, le tube de l’été 2018, est un chant historique. Il marque la résistance des Italiens contre les troupes allemandes pendant la 2e guerre mondiale. Mais il existe d’autres interprétations explique André Abbe…
Cette chanson a une longue histoire. La musique et les paroles d’ auteurs anonymes étaient chantées au début du XXem siècle par les femmes qui faisaient le dur travail de repiquage du riz dans la vallée du Po, au Piémont et en Lombardie. En 1944 un autre anonyme a adapté ces paroles pour en faire un chant des partisans qui luttaient contre l’armée allemande et les troupes de la République fasciste. “A la mattina, mi sono alzato, bella ciao, bella ciao, ciao, ciao A la mattina mi sono alzato e ho trovato l’invasor…”
J’avais été surpris l’an dernier d’entendre ce chant lors d’une réunion publique (meeting en néo français) d’un candidat de droite. Elle aurait eu sa place dans une réunion de Poutou selon moi. Un groupe de Français drapés dans le drapeau tricolore l’a chanté sur mon écran plat avant d’entrer dans le stade de Kazan en Russie en prélude à la brillante victoire 4 à 3 contre les Argentins. Les partisans de 2018 n’ont rien à voir avec ceux de 1944.
Il y a vingt ans le Corou de Berra faisait partie des rares interprètes de ce chant. Il parait que Bella Ciao est entendu dans un film ou une série TV, cela explique pourquoi on le met aujourd’hui à toutes les sauces. Je ne suis pas partisan d’un usage tous azimuts de Bella Ciao. Trop de résistants italiens l’ayant chanté ont perdu la vie en luttant contre la tyrannie.
André Abbe