J’aime Montpellier et j’ ai la chance de m’y rendre assez souvent.
La dernière fois c’était pour la Noël dernière, je m’étais promené dans la ville et avais fait un autoportrait sous la statue de Jaurès. Tous les lieux culturels étaient fermés et ma visite habituelle aux musées impossible.
Lors de mon séjour précédent, j’avais apprécié une très belle exposition au Musée Fabre. Je le confesse je n’avais jamais entendu parler de Jean Ranc (Montpellier 1674- Madrid 1735) mais je connaissais sur le bout des doigts et des yeux son oncle Hyacinthe Rigaud dont je trouvais chaque année LE fameux portrait en costume de sacre (1701) de Louis XIV dans mes livres de classe.
Une étonnante peinture de mains nous apprenait qu’à l’époque tout apport sur la toile était tarifé.. et qu’il fallait éviter de montrer ses mains si on voulait éviter à la fin une note trop salée. Rigaud et Ranc des “entrepreneurs en peinture” pour les riches..
oui mais pas que.
La carrière de Ranc fut une ascension permanente du peintre des opulents bourgeois de Montpellier jusqu’à la cour d’Espagne et le titre de peintre officiel du roi. Mais dès ses débuts il avait produit deux portraits d’un couple de personnes âgées révélant une étude psychologique digne des des plus grands portraitistes. Le grand portrait équestre de Philippe V n’est pas qu’une peinture de circonstance à la gloire du monarque. Il faut regarder de plus près le visage du roi et celui de l’ange.
L’expo présentait les oeuvres dans de vastes salles où il était possible de s’assoir pour mieux les apprécier. Elle nous réservait quelques heureuses surprises. Un mannequin de jeune homme nous présentait les vêtements d’époque et des carrés de tissus les composant qu’il était possible de toucher pour en apprécier la texture.
Capelada (coup de chapeau) aux commissaires de cette expo.
La suite aux prochains numéros. Montpellier a vu naitre d’autres bons peintres peu connus du grand public Sébastien Bourdon ou Jean Raoux.
La covid 19 est passée par là ………. Je suis de ceux qui considèrent que les musées auraient dû rester ouverts hors périodes de confinement.
Autant il est difficile d’imaginer des représentations théâtrales avec des spectateurs respectant une distance de 3 mètres les uns des autres, ce ne serait pas rentable pour la direction. Autant dans les musées ces distances seraient faciles à respecter. J’espère que lorsque le musée Fabre ouvrira à nouveau ses portes je tiendrai encore droit (comme on dit ici) pour m’y rendre
André Abbe