Expressions provençales : mèfi la caville

Une expression provençale qu’on utilise aussi au foot. Alors André Abbe en profite pour se rappeler du parler de son enfance et ce souvenir de Roquebrune sur Argens (Var) dans les années 50…

Carte postale ancienne du stade de foot Labat à Draguigan en 1940; old postcard of the football stadium in Draguignan (Provence) in 1940

Carte postale ancienne du stade de foot Labat à Draguigan en 1940; old postcard of the football stadium in Draguignan (Provence) in 1940

Source : http://www.delcampe.net

On avait prévu un match rugueux, on l’a eu. Avant même la fin de la première minute de France-Uruguay, Olivier Giroud s’est retrouvé par terre, victime d’une “caville”.

Dans notre parler francitan roquebrunois (Var), la caville c’était le coup de pied volontaire donné à l’adversaire quelque part entre le genou et le gros orteil. Le verbe “caviller” était utilisé “si tu mes cavilles encore je te chancre”. Je ne sais pas pourquoi, mais mon esprit a quitté momentanément le stade russe pour revenir au “terrain” (on ne l’a jamais appelé stade) de mon village dans les années 50 où la caville était monnaie courante.

Les joueurs du Club Athlétique Roquebrunois étaient précédés d’une réputation de rugosité quand ils allaient jouer quelque part. Nos deux arrières, appelés de nos jours latéraux, ne laissaient pas passer les ailiers, ils tapaient dans le ballon ou dans une jambe. Le carton jaune ou rouge n’existait pas et les expulsions étaient rarissimes; mais ça virait souvent à la castagne.

Nos visiteurs n’étaient pas bien accueillis. Ils devaient se contenter du pauvadou, le pré qui bordait un côté du terrain, en guise de vestiaire et pour boire les 22 joueurs devaient aller au puits de la ferme voisine de la Garonne à la mi temps. Des tranches de citron étaient toutefois offertes à tous par M. Perrin, un des dirigeants du CAR.

En revanche, les spectateurs étaient plus bienveillants avec l’adversaire que les spectateurs d’aujourd’hui qui traitent volontiers “d’enc…” le gardien adverse. Nous nous contentions de lui dire “va aux pignes”, va chercher des pommes de pin, boulot qui ne demande pas un grand talent.

Nostalgie… quand tu me tiens pendant un quart de finale de Mondial de foot… la France a gagné 2 à 0. L’absence de l’avant centre Cavani nous a beaucoup aidés, un joueur d’un grand talent dont le visage rappelle celui de Pier Paolo Pasolini. Son corps d’athlète n’a rien à voir avec celui du regretté réalisateur frioulan.

André Abbe

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