Une anecdote d’André Abbe où se mêlent souvenirs de jeunesse, chauffage au bois et musée parisien.
Fais du feu dans la cheminée….
Il était autrefois des gens qui se chauffaient en faisant brûler du bois dans leur cheminée et j’en faisais partie. Je me croyais même écologiste car le bois est un énergie renouvelable.
Il parait que c’est devenu nocif, à cause des microparticules.
J’étais heureux au coin du feu… et j’emportais partout en hiver l’odeur du feu de bois avec moi.
Il n’y a pas si longtemps, je visitais le musée Cognacq-Jay, installé dans un hôtel particulier du quartier du Marais à Paris (3e), un haut lieu de la peinture, du mobilier et des objets d’art du XVIIIe siècle français, on ne fait pas plus chic dans Paris.
Une gardienne en tenue qui devait être antillaise ou guyanaise s’est adressée à moi en me disant “vous portez l’odeur du feu de bois, vous me rappelez ma jeunesse, ça me fait plaisir”.
Elle avait eu du nez. Elle n’était pas moqueuse mais plutôt nostalgique, émue en tout cas. Je lui ai dit qu’effectivement je me chauffais au bois dans ma vieille maison et que mes vêtements prenaient l’odeur de la fumée.
Ce décalage entre les propos échangés cordialement et le lieu m’ont beaucoup plu. Nous étions elle et moi entre un fauteuil Louis XV et une peinture de Fragonard, le génial grassois qui était monté à Paris.
Du temps de Fragonard tous les habitants du Marais se chauffaient au bois et l’insert n’existait pas.
Certains penseront “Abbe galège”, mais non c’est du vécu.
André Abbe