La Gazette de Passadoc n°9 : comment le Var perdit son fleuve

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  • Les articles de la semaine
    Beau temps dans le Sud-Est…
  • Le Groupe Passadoc.
    Et le Var perdit son nom… Les Capujadous… Église abbatiale de Brantôme… Les évadés de la prison de Chave…
  • Vagabondages
    Saint-Austremoine… Tourrettes-sur-Loup... Corte…
  • Quelques images
    Claviers, Calern, Bargues, Nasbinals, le Canal du MidiLa Garde Freinet… Millau…

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Photo : Périgord Drone Belle

Ce magnifique bâtiment de Dordogne est une abbaye…Quel est son nom ?…

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C’est l‘abbaye Saint-Pierre de Brantôme, située à Brantôme dans le département de la Dordogne, une ancienne abbaye bénédictine fondée en 769 par Charlemagne dans le diocèse de Périgueux. Elle fut supprimée à la Révolution.
De nos jours, subsistent l’église abbatiale (XIe-XIIIe siècles), une partie du cloître (XIVe) et les bâtiments conventuels (XVIIIe), qui abritent deux musées municipaux ainsi que l’hôtel de ville de Brantôme.

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Photo : Wikipédia

Ces sarcophages se trouvent dans les Alpes de Haute Provence… mais où ?
(Jean Paul Dubroca en a publié des images sur le Groupe Passadoc).

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C’est au prieuré de Carluc situé sur la commune de Céreste, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Il présente un complexe médiéval bien conservé.
La chapelle est entourée d’une nécropole, qui a pu constituer un lieu de pèlerinage où les premiers chrétiens cherchaient le repos près de saints martyrs locaux. Une partie de la nécropole est placée dans une galerie creusée dans la roche, reliée à la chapelle ; quelques sarcophages ont été mis au jour en 1960-1961.

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Photo : tripadvisor

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Photo : La Figuière

Cet édifice se trouve dans le Var… mais où ? car le Var c’est vaste !
Petit indice : au fond on peut voir le massif de la Sainte-Baume.
(Quiz proposé par Patricia Jouve).

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Castellet-Village. Les remparts de l’édifice sont percés d’une multitude d’ouverture
dont le “trou de Madame”.

Photo : Joie de partager.


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Photo : Gîtes de France

Où se trouve cet établissement ?
Pas à Saint-Tropez, ce serait trop facile !
Petit indice : village fortifié des Alpes Maritimes.
(Quiz proposé par Marie-Odile Beraud).

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Il est dans le village d’Entrevaux (Alpes de Haute-Provence).
Entrevaux fait partie des villages qui ont su garder cachet et caractère. Ancienne ville royale fortifiée remaniée par Vauban et renommée pour sa citadelle perchée, ses exceptionnelles fortifications, sa cathédrale et sa porte royale font de ce village une escale incontournable. La cité médiévale d’Entrevaux construite sur un éperon rocheux domine le fleuve Var.
Peu de visiteurs résistent au charme de ses maisons étroites et hautes, ses petites places et fontaines anciennes: tout ceci au milieu des paysages splendides, d’oliveraies et de jardins en terrasses.

Photo : Marie-Odile Beraud
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Photo Wikipédia

Comment s’appelle ce barbu, moustachu… comme beaucoup d’hommes de son époque ?
Petit indice : il fut Majoral du Félibrige.

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Il s’agit de Clovis Hubert Hugues, né à Ménerbes (Vaucluse) le 3 novembre 1851.
C’est un poète, romancier et homme politique français.
Il est inhumé à Embrun (05)Il est l’époux de la sculptrice Jeanne Royannez (1855-1932).
(Pour en savoir un peu plus sur ce Ménerbien)

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André Abbe

Beau temps sur le Sud-Est

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Jean-Paul Dubroca

Et le Var perdit son fleuve…

Avant même le décret national (février-mars 1790), qui sanctionnait le découpage de la Provence, les députés d’Aix-en-Provence et de Marseille s’affrontèrent durement.

[…] Enfin, le 28 septembre 1790 seulement, la Chambre d’Aix-en-Provence proclama le décès, sur papier, de la Provence, morte en donnant le jour à trois enfants reconnus, dont le Var. L’antique Provence n’avait pas dit son dernier mot car elle en avait vu d’autres au cours de son Histoire.
Mais le nouveau-né fut tout de même bien accueilli. Grand et fort, il était l’un des plus vastes parmi les 83 départements de la Nation nouvelle. D’Ouest en Est, il s’étalait jusqu’au bout de la France, jusqu’à la frontière des Etats sardes, autrement dit, le comté de Nice. Mais c’était bien trop beau pour que cela demeure ainsi. L’avenir lui ménageait des turbulences et des avanies dont il se serait bien passé. Les premiers pas de cette valse varoise des préfectures les promenèrent successivement de Toulon à Grasse puis à Brignoles pour terminer à Draguignan et finalement en 1974 revenir à Toulon. Cela ne se fit pas sans cris, sans grincements de dents, sans heurts, mais malgré les protestations, les manifestations, les affrontements avec les CRS, etc.,  rien n’y fit. La préfecture fut déplacée à Toulon et Draguignan devint sous-préfecture.

Revenons en arrière au temps de la tourmente révolutionnaire.
1793. Le grand port militaire qui s’ouvrait sur la Méditerranée allait perdre non seulement le siège du département mais également son nom. En effet, Toulon prit le nom de Port-la-Montagne et ce n’était qu’un début. On ne savait pas encore à l’époque, qu’à son tour, le nom même du département allait être menacé de disparaître. En 1860, le Comté de Nice fut rattaché à la France. Pour des raisons d’équilibre, il fallut agrandir le nouveau département des Alpes-Maritimes. Pour cela, comme naguère on fit de la Provence, on trancha dans le Var. On l’amputa, on lui arracha un grand et beau morceau : rien moins que tout l’arrondissement de Grasse, ex-préfecture du Var et du même coup Cannes, la future perle de la Côte d’Azur.

Savez-vous ce que l’on nous donna en compensation ?
Le Var eut le droit de garder son nom ! Une histoire de fou car désormais depuis cette amputation, le fleuve Var, qui a donné son nom à notre département, ne coule plus dans le Var !
De sa source à son embouchure, il coule dans le département des Alpes-Maritimes. C’est d’une logique que je vous laisse apprécier ! Mais cela ne fait rien. Cela ne nous empêche pas d’être de bons et fidèles varois. On y tient à notre nom de baptême, celui que l’on a reçu quand le Var était encore plus grand, sur les fonts baptismaux de la Révolution.

Source : Passion Provence.

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Jean-Paul Pourade

Les Capujadous

Depuis la nuit des temps, le capujadou est le couteau des paysans de l’Auvergne, de l’ Aubrac,
du Rouergue […] un couteau rural, à lame épaisse et pointue. Il sert à tout faire et ne se ferme pas.

Ce couteau rural était fabriqué par le forgeron de chaque village ou par des paysans du pays à partir de vieux outils et de pièces d’acier de récupération, avec un manche en hêtre ou en frêne.
Le capujadou était porté dans une gaine à la taille, dans les manches ou dans les montants en cuir des sabots. Il servait à tailler des bâtons, racler des feuillards de noisetier pour fabriquer des paniers, trancher du pain, égorger la volaille, se défendre contre les indésirables.

En occitan, capujer signifie bricoler à l’aide d’un petit couteau.
Pour meubler les longues soirées d’hiver, les habitants de Lieutadès* taillaient – à l’aide de leur “capujadou” – les innombrables chevilles qui fixaient les lauzes assemblées pour former la couverture des toits. Ils ont tant taillé de ces chevilles en chêne et une multitude d’objets usuels (des paniers divers, des corbeilles à pain “lou paillassou”, des dents de râteaux ) que le surnom leur est resté.

*La commune de Lieutadès en Aubrac s’étend sur 3991 hectares, à une altitude moyenne de
1000 mètres elle se situe sur les contreforts l’Aubrac, en Auvergne.
Source : Ferme du Verdier (site en sommeil).


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Pierrette Hatton

Église abbatiale de Brantôme

Le clocher roman de l’église abbatiale de Brantôme semble être construit au XIe siècle. La complexité de sa construction et son ancienneté le rendent célèbre dans la France entière.

Contrairement à la plupart des clochers, il n’est pas construit sur l’édifice lui-même, mais sur la paroi rocheuse qui domine l’église au nord. La légende veut qu’il soit l’un des plus anciens clochers de France.

L’adroite superposition d’étages en retrait, la répartition des ouvertures, mais aussi les pignons triangulaires qui coiffent les grandes baies en épaulant les façades en font un modèle du genre roman limousin. S’élevant à environ 35 mètres, il constitue le seul vestige de l’église abbatiale d’origine. Il présente une salle basse voûtée d’une coupole et une salle haute. Composé de cinq étages, il s’achève par une pyramide de pierre.

En terme de décoration, l’ensemble n’offre pas moins de six retraits successifs soulignés par des bandeaux. Certaines des quelque trente colonnes des baies sont sculptées, tandis que d’autres sont ornées d’entrelacs. La finesse de sa construction est telle que l’église inspire plusieurs pages d’analyse à Viollet-le-Duc qui relève son plan, dessine sa coupe et ses élévations.

Dès 1840, le clocher de Brantôme est classé monument historique. On s’interroge toujours aujourd’hui quant à son statut de plus ancien clocher de France, dans la mesure où l’on ignore s’il inspire le style limousin, ou s’il est inspiré par le clocher de l’église Saint-Martial de Limoges.

Église abbatiale de Brantôme

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Philippe Natalini

Les évadés de la prison de Chave…

22 mars 1944. Douze résistants internés parvenaient à s’évader de la prison Chave de Marseille.

C’est Rudy qui, le premier, conçoit le projet d’évasion. Les chances de succès paraissent maigres car la prison est bien gardée, les murs d’enceinte sont très hauts, les cellules des détenus solidement verrouillées. Une douzaine de policiers tiennent le poste de garde, situé à l’entrée de la prison donnant sur le 193 du Boulevard Chave. Tout au long de la nuit de nombreux policiers font la ronde autour de la prison, il leur faut environ un quart d’heure pour en faire le tour complet.

Rudy, dont le beau-frère est incarcéré à Chave, contacte un des gardiens : Raffaëlli. Peu décidé au début, Raffaëlli après maintes hésitations, accepte enfin d’aider Rudy et participera lui-même à l’évasion. Rudy présente le gardien à Lévis et l’opération est mise au point. Les armes manquent, il y a un revolver pour deux assaillants, mais on attaquera quand même.

Le 21 mars 1944, Raffaëli prévient Lévis qu’il y aura une “bonne garde” le lendemain ; il faut en profiter car des gardiens de prison pas trop zélés seront moins gênants. Il sera plus facile de les berner et de les maîtriser le cas échéant.

Dans l’après-midi du 22 mars, les Groupes-Francs arrêtent les derniers préparatifs, ils vont passer à l’action.
À 23 heures, Rudy, muni de deux échelles de corde, accompagné de Lévis, Templier et Marcel, longe le Jarret. Tous quatre franchissent le mur le bordant et se dissimulent dans un pré juste derrière la prison. C’est le couvre-feu, il ne faut pas circuler. Un moment après, Bayard rejoint les quatre hommes bien tapis.

Le temps est long, l’opération est prévue pour 03 heures 30. À 03 heures 15, Jacques Méker et cinq hommes de son groupe, Daniel, Raoul, Georges le Grec, A. F. et Marc, se dissimulent à l’autre angle de la prison, rue Georges et rue de Verdun. À 3 heures 30, Bayard et ses quatre camarades franchissent le mur du pré. Ils sont à 5 mètres du mur d’enceinte de la prison, rue de Verdun. Bayard, à l’aide de sa lampe électrique voilée d’un mouchoir, signale à Méker et son équipe qu’il va passer à l’action. Il faut que Méker soit particulièrement vigilant et signale à Bayard tout ce qui peut être suspect pendant le coup de main. Méker fait immédiatement poster deux de ses hommes à l’angle du boulevard Chaire pour surveiller l’entrée de la prison.

Soudain les pas d’une patrouille se font entendre. Les hommes se terrent de nouveau derrière le mur du pré, le doigt sur la détente des revolvers. La patrouille se dirige droit vers eux, puis s’éloigne et continue la ronde imperturbablement.

Il faut faire vite, la patrouille repassera peut-être dans quelques instants. S’il y a lutte, l’équipe de Méker constituera le renfort. Derrière le mur d’enceinte de la prison quelques pas qui se veulent étouffés. Ce sont les détenus…Raffaëli a mis à profit l’assoupissement de ses camarades gardiens occupant le kiosque au centre de la prison, et auxquels il avait offert du café mélangé à une drogue.

Raffaëli s’empare du revolver de l’un d’eux et le remet à René Serré, puis il ouvre les cellules. Les détenus traversent la cour des condamnés à mort. Puis, grâce à une échelle qu’il a trouvée miraculeusement dans la prison, Raffaëli fait franchir aux douze détenus le premier mur intérieur bordant le chemin de ronde.
Les “G.F.” lancent les deux échelles de corde aux quelles les détenus s’accrochent. Malheureusement les barreaux de la première échelle cèdent. Celle-ci devient inutilisable, mais les barreaux de l’autre tiennent bon. Brutalement les détenus saisissent les premiers échelons de cette unique échelle. Le choc est si violent que Marcel, l’ex-gendarme, qui retient l’échelle, se voit arraché du sol et entraîné vers la prison. Ses camarades rétablissent l’équilibre.
Puis une tête appa­raît sur le mur…Les douze détenus et le gardien Raffaëli escaladent rapidement le mur d’enceinte : 9 mètres de montée, 7 mètres de descente.

Il n’y a pas d’accident. Les douze détenus libérés sont : Camille Cresta, âgé de 17 ans, le Polonais Laurent Kiska, communiste, membre de la MOI, qui se tirera une balle dans la tête en juin plutôt que de tomber dans les mains des Allemands, René Serre qui est le seul détenu armé, Kiska et Serre Puis les communistes : Charles Poli, Robert Michel, Édouard Lambert , Henri Faurite ; Serge Vivaldi (“interrogé” si brutalement par les policiers de la 9ème brigade qu’il est resté sourd), Henri Teissier, Constant Drouet, qui sera fusillé en mai par la Gestapo, Guy Arnaud, Roger Cabras. Ces trois derniers avaient été arrêtés le 10 janvier 1944 après avoir tenté d’abattre le chef de la Milice de Marseille.

Deux des évadés ont été incarcérés la veille à 17 heures. Ils sont stupéfaits lorsqu’en pleine nuit Serre, revolver à la main, leur propose “la belle”. Un troisième détenu, destiné à être interné à Chave, s’était évadé la veille, en sautant du troisième étage de la 9ème brigade mobile.

Évadés et “évadeurs” sont tous là. On saute le petit mur du pré, on ressaute le mur qui sépare le pré du Jarret. Lévis en tête dirige la colonne vers les “planques” qu’il a préparées dans la banlieue, à Bois-Luzy. À 5 heures, tous les évadés sont logés chez Lévis, chez Jacques Cheminaud ou encore dans la famille d’Edmond Fabre.
(Récit d’après celui de Madeleine Baudoin).




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