La Gazette de Passadoc n°13 : Pêche en mer et peinture

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    Saint-Cézaire- de-Siagne… La Résistance azuréenne… Les militaires d’Afrique à Fréhus… L’eau de fleur de lavande… L’arc de triomphe de Carpentras… La Croix Occitane… La basilique Sainte-Marie-Madeleine… Marianne la République… Le chemin de fer à ToulonPhilippe Dravet… Le dernier duel de France… La pêche en mer…
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Photo : Amazone – Tintin.com

Peut être une image en noir et blanc de une personne ou plus et barbe
Photo : Wikipédia

Qui est cet homme ? Un mage ? Un gourou ?
Le Grand Maître d’une confrérie quelconque ?
Petit indice : il est né en Dordogne.

Il s’agit d’Antoine de Tounens, né Antoine Tounens le 12 mai 1825 à La Chèze, commune de Chourgnac.
(Dordogne) ; il est mort le 17 septembre 1878 à Tourtoirac (Dordogne).

C’est un avoué puis aventurier français qui par deux ordonnances – 17 et 20 novembre 1860 – déclare la fondation du Royaume d’Araucanie et de Patagonie, parfois appelé Royaume de Nouvelle-France, dont il s’intitule le souverain sous le nom d’ Orllie-Antoine Ier, roi d’Araucanie et de Patagonie. Il revendique pour son royaume des territoires occupés par des tribus Mapuches, territoires revendiqués également par le Chili et l’Argentine.

Aucune description de photo disponible.
Photo : Le Point

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Peut être une image de plein air
Photo : Wikipédia

Cet édifice est unique en Europe.
Petit indice : il se trouve en Nouvelle Aquitaine.

C’est le pont colombier de Veyrac (Haute-Vienne en région Nouvelle-Aquitaine). Édifice unique en Europe, il fut construit sur le Glanet au 17e siècle ; il dépendait d’un ancien château. Comprenant cinq arches, il est bâti sur deux niveaux : le premier niveau permettait d’accéder à la rive gauche sur laquelle se trouvait le verger du château. Le second niveau était le colombier, on y entrait par une trappe.

Peut être une image de route, arbre, herbe et texte qui dit ’D 80 VEYRAC’
Photo : France 3

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Peut être une image de 1 personne et barbe
Photo : Wikipédia

Bien que né en Auvergne Rhône Alpes, cet homme porte un nom
à consonance germanique. Mais son surnom. est bien connu des Tintinophiles !
Le capitaine Haddock le cite souvent dans ses célèbres invectives.
Petite indice : il finit sous la guillotine.

C’est François Claudius Koënigstein, dit Ravachol, né le 14 octobre 1859 à Saint-Chamond, dans le département de la Loire. Ce Rocambole de l’anarchisme est un ouvrier et militant anarchiste français,. S’étant rendu coupable de plusieurs délits, assassinats et attentats, il est guillotiné le 11 juillet 1892 à Montbrison.

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Peut être une représentation artistique de 2 personnes et intérieur
Photo : Wikipédia

Même sans être féru de peinture, on reconnaît aisément
le peintre dont les tableaux figurent sur la photo.
Mais qui est cette dame ?

C’est Jeanne Modigliani, née 29 novembre 1918 à Nice, fille du peintre de l’École de Paris Amedeo Modigliani et de sa compagne Jeanne Hébuterne également artiste peintre.
Historienne d’art et ayant entre autres écrit en 1952 sur Van Gogh, elle s’intéresse à l’œuvre de son père non pas par goût esthétique mais pour mettre fin à un certain nombre de légendes qui l’entourent. Elle rédige donc en 1958 sa biographie, Modigliani, l’homme et le mythe, qu’elle traduit elle-même en français en 1961 et qu’elle remanie en 1984 pour le centenaire de la naissance du peintre.

Peut être une image de 1 personne
Photo : France Culture


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Peut être une image de 1 personne
Photo : Wikipédia

Qui est cette dame est née en Île-de-France
mais est décédée dans les Alpes de Haute Provence ?
Il serait illusoire de prétendre dresser une liste de ses engagements,
de ses talents et de tout ce qu’elle a fait dans sa vie.

C’est Louise Eugénie Alexandrine Marie David, plus connue sous le nom d’Alexandra David-Neel, morte à près de 101 ans le 8 septembre 1969 à Digne-les-Bains.
Orientaliste, tibétologue, chanteuse d’opéra, féministe, journaliste et anarchiste, écrivaine et exploratrice, franc-maçonne et bouddhiste française, elle fut, en 1924, la première femme occidentale à atteindre Lhassa, capitale du Tibet, exploit dont les journaux se firent l’écho un an plus tard et qui contribua fortement à sa renommée, en plus de ses qualités personnelles et de son érudition.

En complément, ce petit film “arte”, proposé par Sabine Avois.

Peut être une image de 1 personne et position debout
Photo : Radio Canada.

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Peut être une image de 1 personne
Photo : Britannica

Le regard inquisiteur, la moustache à la Clemenceau, la main sous la veste à la Napoléon…
Qui est ce monsieur ? Un écrivain ? Un peintre ?
Ce qui est sûr c’est qu’il a fait rayonner son art sur la planète entière.

C’est Auguste Escoffier, né à Villeneuve-Loubet le 28 octobre 1846, mort à Monte-Carlo le 12 février 1935, chef cuisinier, restaurateur et auteur culinaire français.

Il a été qualifié de roi des cuisiniers, cuisinier des rois, comme l’avait été avant lui Marie-Antoine Carême – premier à codifier la grande cuisine – et Edouard Nignon. Il a codifié, modernisé et professionnalisé la cuisine raffinée des palaces hôteliers. Créant dans des établissements de prestige de nombreuses recettes, reprises ensuite par d’autres chefs, il a fait connaître internationalement la cuisine française. Il a également fait œuvre d’écrivain culinaire et a influencé les générations suivantes.

Peut être une image de 2 personnes, personnes debout, aliment et intérieur
Photo : Du bruit côté cuisine.

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Peut être une image de arbre, nature et montagne
Photo : 20 minutes.

Ce charmant petit village des Corbières a connu la célébrité
il y a quelques années grâce à une singularité.
Quel est son nom et de quelle singularité s’agit-il ?
Petit indice : la montagne a son importance…

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est image-7.png.

Il s’agît de Bugarach, dans l’Aude. Certains étaient persuadés qu’il serait épargné par l’apocalypse qui devait se produire le 21 décembre 2012. La montagne “renversée” située à proximité de ce petit village devait permettre aux “élus” de survivre à la fin du monde.

En effet, l’ordre des couches géologiques qui composent le Pech (pic) de Burarach a été inversé du fait de la tectonique des plaques lors de la poussée des Pyrénées, à l’ère tertiaire ; des strates calcaires datant de plus de 135 millions d’années se sont posées au-dessus de formations âgées de 15 millions d’années.

Cette particularité devait sauver le village du chaos.La fin du monde n’ayant en définitive pas eu lieu, nous n’aurons pas le fin mot de l’histoire.

Peut être une image de plein air
Photo : Nouvel Obs.

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André Abbe

Les tarentes… de précieuses alliées

Les tarentes sont de sortie

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Dom Puig

Saint-Cézaire-sur-Siagne

Ce très beau village médiéval accroché sur des falaises verticales dominant la Siagne mérite largement un détour. Posé sur un piton rocheux dans un idyllique paysage de collines boisées avec vue sur les Maures et l’Estérel, ce site qui a attiré les hommes depuis le Néolithique.

Habité dès le 9e siècle par les moines de Lérins, qui cultivent la terre et éduquent la population, fief durant le Moyen-Age des familles d’Esclapon puis de Villeneuve et de Grasse, Saint-Cézaire-sur-Siagne connut durant de nombreux siècles une économie florissante, ses nombreux moulins produisant du blé et de l’huile d’olive et même du papier au 19e siècle.

La visite du village médiéval ravira les amateurs de vieilles pierres : vestiges de remparts datant du 14e siècle, une belle église en pierres roses, portes à linteaux et lavoirs, toits de tuile et passages couverts, placettes ombragées et petites fontaines, sans oublier la superbe Fontaine aux mulets. Plus loin une authentique chapelle romane dont la pierre grise scintillante a si bien résisté au temps. Et toujours, cette vue éblouissante sur un panorama inoubliable qu’on explorera depuis la table d’orientation …

Bien connu des amateurs de spéléo, le sous-sol de la commune de Saint-Cézaire recèle un nombre important de grottes et d’avens. Les grottes se visitent depuis le début du 20e siècle, un film avec Charles Vanel y a même été tourné en 1920. Durant des milliers d’années, l’eau a creusé, rongé, poli et travaillé des roches calcaires, donnant naissance à des concrétions et draperies fantastiques qui paraissent d’autant plus fantastiques lors des spectacles de son et lumière qui y sont donné en été !

Remarquable également la chapelle Notre-Dame de Sardaigne. Construite à la fin du XIIe siècle, la chapelle elle fut l’église paroissiale de Saint-Cézaire jusqu’à la dédicace de l’église actuelle le 7 mai 1722. Elle est située à proximité du village et légèrement en hauteur.

Le portail actuel ne fut aménagé sur le mur de façade qu’au siècle dernier. La nef est voûtée en berceau brisé. Deux arcs doubleaux la divisent en trois travées et ont des supports constitués par des piliers ronds engagés surmontés de chapiteaux cubiques (chapiteaux lombards).

La façade est surmontée d’un clocher mur percé de deux baies et se termine par un fronton. Deux bustes situés de part et d’autre du chœur – à droite de Saint-Cézaire et à gauche de Sainte-Victoire – sont du 17e siècle ; derrière l’autel, la statue de Notre-Dame-de-Sardaigne.

Comme l’annonce un panneau à l’entrée du cimetière, la chapelle abrite également un sarcophage du IVe siècle découvert au début du XIXe, dans le quartier des vallons. La traduction de l’inscription permet de savoir que ce sarcophage contenait les cendres de Marcus Octavius Népos qui mourut le jour de ses 18 ans au moment où il allait entrer dans une école militaire. Son père Marcus Octavius Valérianus et sa mère Julia Sempronia dans leur malheur font élevé ce monument, qui fut utilisé comme abreuvoir après sa découverte La chapelle a fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques à la date du 9 décembre 1939.

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Philippe Natalini

La résistance azuréenne

Durant la seconde guerre mondiale, la résistance azuréenne oeuvre en collaboration étroite avec des bâtiments de la marine alliée pour mener à bien diverses missions de lutte contre l’occupant. En liaison avec l’organisation Carte comme avec le docteur Lévy (chez lequel logent habituellement arrivants ou candidats au départ), les agents du SOE organisent en 1942 une douzaine de débarquements ou embarquements sur le littoral azuréen, entre Théoule et Cros-de-Cagnes, la plupart ayant lieu à Antibes. Ceux-ci sont effectués par des sous-marins ou des felouques approchant au plus près le rivage en cours de nuit.

L’opération maritime la plus célèbre a lieu le 17 avril 1942 à Antibes où deux agents débarquent avec des émetteurs radio tandis qu’embarque Emmanuel d’Astier de la Vigerie, qui se présentera à Londres comme émissaire de la Résistance intérieure. Ces opérations maritimes cessent avec l’occupation italienne, compte tenu de la forte augmentation de la densité des troupes déployées le long du littoral, mais se poursuivent sur d’autres portions de la côte. Ainsi, l’organisation Carte reçoit par voie maritime jusqu’au 31 août 1942, pas moins de 70 radios et deux tonnes de matériel, ce dernier étant dissimulé en l’ immergeant à Antibes dans des conteneurs spéciaux, ou stockées en lieux sûrs à Canes-La-Bocca.

Ont également lieu des opérations maritimes destinées à torpiller l’effort de guerre ennemi. Ainsi, le 6 avril 1943, l’Armée secrète (AS) d’Antibes apprend que le vapeur Penmarch doit quitter Nice pour Toulon avec un chargement destiné à la Kriegsmarine. Le commandant Vallet lance un message radio, et une semaine plus tard, un sous-marin coule le cargo.

De même à la suite du dramatique bombardement de Cannes-La-Bocca, ayant fait 42 morts et 2 200 sinistrés sans gros dégâts pour l’usine SNCASO visée, la Résistance cannoise lance un message radio et fournit de précieux renseignements sur l’usine. L’établissement est alors bombardé par un sous-marin allié le 23 janvier 1944. Un atelier, et cette attaque endommagera sérieusement six prototypes d’avions sans faire de victime collatérales.
Sources de Ph. Natalini : : JL Panicacci

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Les militaires d’Afrique à Fréjus.

À partir de l’été 1915, les premiers contingents d’Afrique s’installent à Fréjus, dans des camps aménagés pour l’occasion. L’idée de cette installation revient au général Gallieni (Fréjusien depuis son mariage), alors gouverneur militaire de Paris puis ministre de la Guerre à partir d’octobre 1915.
On estime à 50 000 le nombre maximal de soldats, cantonnés entre l’Esterel et la basse vallée de l’Argens, entre le bord de mer au quartier des Sables à Fréjus-Plage et la cuvette de Bagnols-en-Forêt. Dès 1916, aux troupes africaines et indochinoises viennent s’ajouter les Somalis que l’on installe à Roquebrune-sur-Argens.

Le séjour dans les camps est mis à profit pour parfaire l’instruction des unités. Des terrains de manœuvre et des champs de tir sont créés pour l’instruction militaire, et des salles de cours pour l’alphabétisation. Les blessés sont soignés puis mis en convalescence dans quatre hôpitaux construits pour la circonstance à Fréjus ; d’autres hôpitaux et maisons de convalescence sont installés sur toute la Côte d’Azur, de grands hôtels sont réquisitionnés à cette intention.

Des cimetières recueillent les corps de ceux qui n’ont pu survivre. Des lieux de culte sont édifiés par les soldats Africains et les Indochinois eux-mêmes pour permettre à chacun de pratiquer sa religion : la mosquée Missiri et la pagode indochinoise (temple bouddhique) Hong Hien subsistent. Un mémorial des guerres en Indochine a vu le jour à Fréjus en 1993. Sa nécropole recueille les dépouilles de 17 255 soldats identifiés, et de 3 152 soldats inconnus, tous tués durant les guerres d’Indochine entre 1940 et 1954.

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Philippe Dravet

Lorsque Pierre Dravet prend place à bord de son avion sur le tarmac de la base d’Orange-Caritat, ce matin du 17 avril 1957, le ciel est bleu et le calme règne. Des conditions météo parfaites pour un vol d’entraînement. Cet avion, conçu par Dassault, est le premier chasseur français capable d’atteindre Mach 1.

C’est justement l’objet de l’entraînement du jour : effectuer un vol devant l’emmener “très haut, très loin, très vite” pour chercher la dernière consécration : “le mur du son”, selon les mots de son commandant, le capitaine Anquetil.

Pierre Dravet met en route et se dirige vers la piste pour rejoindre les autres chasseurs venant de décoller. Il met les gaz. Les trois tonnes de poussée du réacteur le plaquent contre le siège. L’appareil atteint très vite sa vitesse de rotation et le jeune pilote n’a plus qu’à tirer sur le manche pour s’arracher du sol… mais quelques secondes plus tard, le moteur explose. Pierre Dravet n’en est pas à son premier “pépin”, un accident a d’ailleurs interrompu sa formation de pilote, trois ans plus tôt.

Mais l’aviation à réaction en est encore à ses débuts et le Mystère II n’est pas son représentant le plus fiable. Un vrai faiseur de veuves, disent parfois ses détracteurs. Malgré le calme dans lequel son cockpit se trouve soudainement plongé, le pilote a mille choses à penser : appliquer les procédures maintes fois répétées à l’entraînement, prévenir la tour, tenter de remettre en route… Malheureusement, la panne survient au pire moment, au décollage, “hantise de tout pilote parce qu’il sait qu’il n’y a plus rien à faire“, dira le capitaine Anquetil.

Voilà l’aéronef brutalement transformé en aérodyne, traînant une épaisse fumée dans le ciel d’Orange. Et dieu sait qu’un avion capable de franchir le mur du son est un piètre planeur. La réponse du contrôle au sol résonne comme une lapalissade. Il faut s’éjecter. Mais pour Pierre Dravet, cela n’a rien d’évident. Il voit défiler la ville sous ses ailes. S’il sauve sa peau et abandonne sa monture, il mettra en danger d’autres vies humaines. La catastrophe est d’autant plus certaine que ses réservoirs sont pleins. Et puis, le deal n’est pas juste. Le siège éjectable du Mystère II est moins indulgent qu’une roulette russe. D’autant que Pierre Dravet est très grand, “plus d’ 1m80”, précise Jacques, son frère cadet. Ce qui n’est pas pour accroître ses chances de survie, il le sait probablement.

Le sous-lieutenant contacte alors à nouveau la tour :
– Je vais tenter de me poser dans un champ !
Son avion tombe plus qu’il ne vole, mais Pierre Dravet parvient à tirer partie du peu de portance qu’il lui reste pour éviter une ferme, La Maunaudière. Hélas… l’avion heurte le poteau en béton d’une ligne électrique. Son appareil se disloque et explose au contact du sol. Le pilote est tué sur le coup…
Héroïsme… Un pilote Marseillais choisit la mort, titrera le lendemain, le quotidien Le Soir.
Hommage et respect à cet homme valeureux qui s’est sacrifié pour épargner des vies…
Source : Florent Bonnefoi – Journal La Provence

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Le dernier duel de France.

Le 21 avril 1967, le maire de Marseille Gaston Defferre et le gaulliste René Ribière croisaient le fer. Un combat pour l’honneur, malgré la désapprobation de Charles de Gaulle.

Dans le parc d’un hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine, ombragé d’arbustes et enveloppé d’une douceur printanière, chemise blanche, col ouvert, manches retroussées, deux hommes, épée à la main, se jugent, se jaugent, puis, sur un signe de l’arbitre, croisent le fer. Quatre minutes plus tard, le combat cesse un des deux duellistes ayant été touché par deux fois au bras.

Cette scène n’est extraite d’aucun roman ou film de cape et d’épée. Elle oppose deux parlementaires : Gaston Defferre, député SFIO et président de son groupe à l’Assemblée nationale, et le gaulliste René Ribière, élu du Val-d’Oise, révoqué de la préfectorale pour avoir assisté, en tenue de sous-préfet, à une manifestation du Rassemblement du peuple français (RPF).

La veille, lors d’un débat houleux, alors qu’il est sans cesse interrompu pendant son intervention, Gaston Defferre apostrophe le plus virulent :
Taisez-vous, abruti !
L’incident n’en reste pas là. Dans la salle des Quatre-Colonnes, Ribière demande des excuses à son offenseur, mais le fougueux Marseillais les lui refuse. L’offensé lui envoie derechef deux témoins pour exiger réparation. Ayant le choix des armes, il choisit l’épée.
Trois assauts et deux estafilades plus tard, l’arbitre Jean de Lipkowski, un gaulliste, arrête le combat, Ribière a deux blessures sans gravité. Le député valoisien n’avait, semble-t-il, jamais touché à une épée et le fait que l’un de ses grands-pères se soit battu en duel en 1910 ne lui fut pas d’un grand secours ! Il n’en a pas été de même pour son adversaire des Bouches-du-Rhône, vieux briscard habitué à en découdre, qui – vingt ans plus tôt – s’était déjà mesuré au pistolet, face au radical Paul Bastid.

Si la police ignore, du moins officiellement, la tenue de ce duel, des journalistes assistent à l’événement. Le duel a même été filmé. Cette mascarade comme l’écrivait un journaliste, ne fut pas du goût du général de Gaulle, qui envoya des émissaires pour le faire annuler. Sans succès.

Plus tard, chaque fois que lui fut donnée l’occasion d’évoquer cette rencontre, le facétieux Defferre ne manquait pas de rappeler qu’il avait visé l’entrejambe de son adversaire pour lui gâcher sa nuit de noces, celui-ci se mariant le lendemain. Les quelques gouttes de sang versées par le député gaulliste ont donc été les dernières à l’être durant un duel en France. Le précédent avait eu lieu neuf ans plus tôt, le 30 mars 1958 près de Vernon (Eure) : il mettait aux prises, pour un différend artistique, le danseur Serge Lifar, 53 ans, et le marquis de Cuevas, 72 ans. Ce dernier avait pour témoin un certain Jean-Marie Le Pen.

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Mo Lalario

La pêche en mer…
Gestes et procédés ancestraux

La mer étant souvent dangereuse et la pêche incertaine, la vie des pêcheurs était entourée de superstitions. Toute femme de pêcheur savait qu’on ne souhaitait jamais bonne chance à celui qui partait en mer sans risquer de la lui ôter. Les croyances étaient souvent contradictoires ! Les pêcheurs attachaient beaucoup d’importance au culte de Saint-Pierre, leur saint protecteur. Ainsi, ils ne quittaient jamais la terre sans lui faire leurs dévotions. Paradoxalement, il se disait que la présence d’un prêtre à bord était néfaste ; il suffisait d’ailleurs d’en prononcer le nom pour être assuré de remonter des filets vides ou d’essuyer une mauvaise tempête.

Depuis le Moyen Âge, pour la Festa de San Peïre (niçois), les pêcheurs maralpins et varois célèbrent cette grande fête en brûlant une vieille barque en l’honneur du saint.
Si les Mentonnais pêchaient un charran (perche à queue noire), ils rentraient aussitôt au port car ce poisson, véritable malédiction de la mer, annonçait la tempête.
Sur la côte niçoise, le feu Saint-Elme (phénomène météorologique) se posait-il sur le mât ? Le bateau serait préservé du naufrage. En revanche, s’il tombait dans l’eau, hommes et embarcations périraient  sous peu.
Dans le Var, si l’on prenait un requin de mer, on lui coupait la tête en disant :
Requin qui perd la tête – Tempête !
Si la tête résistait, on ajoutait :
Requin qui se défend – Grand vent !

La pescho aou lumé (pêche au feu*) est une ancestrale pêche méditerranéenne ; on utilise une source de lumière pour attirer les poissons bleus notamment : sardines, anchois, maquereaux. Les poissons prennent cette clarté pour les premières lueurs de l’aurore et viennent s’emmailler dans les filets.
Hier – comme aujourd’hui ! – plusieurs filets étaient utilisés selon les lieux et le poisson :
– battude, pour les maquereaux
– palamidière,  pour les thons
– correntilles, aiguillères, sardineaux, éperviers, …

Quels que soient la méthode ou les filets utilisés, la pêche est l’activité humaine liée à la mer la plus enracinée dans l’histoire et la culture, la plus partagée par les communautés humaines côtières de la planète.
(J.M. – Source : journal local)

*D’après l’article R436-32 de “Code de l’environnement” : Il est interdit en vue de la capture du poisson […] de se servir […] de lumières ou feux sauf pour la pêche de la civelle, …

Photo : Guide touristique Alpes Maritimes

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Marie-Odile Beraud

L’eau de fleur de lavande

Dans les années 30 , sur la commune de Tartonne il y avait une petite distillerie : après avoir récolté la lavande à la faucille, les cueilleurs déposaient au fur et à mesure les gerbes coupées dans la “saquette” (sac de toile porté en bandoulière).

Les lavandes étaient ensuite déposées soit au bord du champ soit aux abords de la ferme pour sécher. Au bout de 2 ou 3 jours, elles prenaient la direction de l’alambic. Les gerbes étaient alors placées dans une cuve, au-dessus d’un feu de bois, alimenté sans discontinuer. La vapeur montait, cheminait dans le serpentin où elle refroidissait lentement ; puis, goutte à goutte, sortait l’eau de fleur de lavande. Fleurs de sauge ou de lavande étaient distillées à la belle saison. Si la lavande embaumait, il n’en était pas de même de la sauge à l’odeur puissante qui restait sur les habits, dans les cheveux, sur la peau .

Peut être une image de une personne ou plus, personnes debout et plein air
1933/1934 – L’alambic du Riou – Photo de Josiane Maurel Silvy
Marie-Odile Beraud : Le petit garçon avec le béret c’est mon papa et à côté celui de Josiane.

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L’arc de triomphe de Carpentras

C’est le seul vestige de l’époque romaine de la ville. Il fut édifié au début du 1° s. de notre ère, sous le règne d’Auguste, pour commémorer la victoire de Rome sur les Barbares. Ses dimensions sont relativement modestes : environ 10 m de hauteur (le sommet est tronqué), 7, 50 m de largeur et 4, 50 m de profondeur.

Percé d’une seule arche, ses faces latérales sont sculptées d’un décor représentant deux captifs enchaînés autour d’un trophée d’armes. Il s’agirait, à droite, d’un Germain dont le visage est très érodé, portant une peau de bête et, à gauche, d’un envahisseur Parthe venu d’Asie centrale, plus richement vêtu. La face latérale Est possède un décor identique. Ce côté accolé à un mur est très difficile à photographier. Un moulage en a été réalisé et exposé au musée de Saint-Germain.

Parmi les armes, on remarque deux larges épées, un poignard à lame courbée et une hache à double tranchant. Quelques gravures ornementales complètent le tableau. La partie supérieure du monument étant détruite depuis longtemps, aucune inscription ne vient préciser le nom du donateur éventuel.

Aujourd’hui, l’arc de triomphe se dresse dans la cour du palais de justice. À l’origine, il se trouvait à l’entrée de la ville antique ; il a connu plusieurs affectations au cours des siècles mais heureusement, il ne fut, jamais démoli.
[Classé “monument historique” en 1840].
Source de M.-O. Beraud : Daniel Riba.

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Patricia Jouve

La Croix Occitane

Cette Croix que beaucoup chérissent et portent autour du cou, dont ils décorent maisons et voitures, a une origine provençale. Elle est aussi appelée Croix des Bosonides, famille qui régna sur le Royaume d’Arles et de Bourgogne ; elle a également porté le nom de Croix d’Arles ou Croix de Provence.

Elle fut adoptée par les comtes de Toulouse après le mariage en 1019, d’Emma de Provence, également appelée Emma de Vénasque, petite-fille de Boson II d’Arles et de Guillaume III de Toulouse surnommé “Taillefer “.

Elle deviendra La Croix de Toulouse par transmission du Comté de Provence en 1037 d’Emma de Provence à second fils Bertrand 1er, comte de Provence et ainsi l’emblème des Comtes de Toulouse avant de prendre l’appellation de Croix du Languedoc puis de Croix Occitane.
Source de M.-O. Beraud : M.-H. Isnard.

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Marianne… la République !

La première mention de ce prénom, allégorie de la République, se trouve dans la chanson en langue d’oc La Garisou de Mariano (1792), par Guillaume Lavabre, du Tarn. Plus tard, sous la République de 1848, c’est le prénom par lequel on désigna la révolution démocratique et sociale.

Il faudra attendre 1852 pour que ce prénom soit adopté par Paris et l’ensemble du territoire. En Provence, le peuple outré par le coup d’état de décembre 1851, appelle la République La Sànto. On voit donc qu’avec Marie+Anne+Sànto, les plus hautes références religieuses sont ici convoquées et transcendent la République en valeur suprême. Qui peut dire encore que les langues régionales sont un danger pour la République ?
Source de P. Jouve : D. Maurell.

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Jean-Paul Dubroca

Le chemin de fer à Toulon

L’arrivée du chemin de fer à Toulon est programmée par la loi du 8 juillet 1852, créant ainsi la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) ; cette loi précise que la Compagnie doit construire un chemin de fer de Marseille au port militaire de Toulon

La concession pour une ligne de Marseille à Vintimille permettant la connexion du port au réseau général est actée par la loi du 11 avril 1857. La première section de Marseille à Aubagne est mise en service le 25 octobre 1858.

Le profil de la deuxième section jusqu’à Toulon est difficile, mais des besoins militaires font activer les travaux ; une première voie réservée à l’État est mise en service le 15 mars 1859 et les deux voies le 24 avril. ; puis la Compagnie met en service, le 3. mai 1859 la station de La Seyne lors de l’ouverture commerciale de la section d’Aubagne à Toulon.

Le premier bâtiment est construit par l’architecte Laroze. Trois voies sont couvertes par une halle ; il est détruit par un incendie en 1868. La nouvelle gare due à l’architecte Louis-Jules Bouchot est un édifice monumental avec un imposant corps central comportant trois ouvertures de plein cintre en façade qui permettent d’accéder au hall. Ce bâtiment est achevé en 1887.

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Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume

Quatre dalles de chancel* gravées, datées de la première moitié du VIe siècle, sont conservées dans la crypte de la basilique Sainte-Marie-Madeleine. Elles sont actuellement apposées des deux côtés du sarcophage de Marie-Madeleine.

Elles seraient d’influence ou d’importation syrienne, mais on ignore si elles étaient présentes dans la première église des Ve-VIe siècles (retrouvées au sud de la basilique, lors des fouilles conduites en 1994-1995).

Deux plaques représentent des scènes tirées de l’Ancien Testament : le sacrifice d’Abraham et Daniel dans la fosse aux lions et les deux autres plaques représentent des thèmes du Nouveau Testament : une orante non identifiée, Marie-Madeleine (?) – photo absente ici – et la Vierge Marie en prière, identifiée clairement par une inscription en mauvais latin : Maria Virgo Min esterde tempulo cerosaie (Marie la Vierge ministre (servante) du Temple de Jérusalem). C’est une référence aux Évangiles apocryphes qui racontent que Marie encore enfant aurait été confiée au Temple de Jérusalem pour y servir Dieu.

*pierres de séparation placées entre le chœur et la nef dans les églises primitives, pour séparer le clergé des fidèles.

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Philippe Natalini

 Journal de résistance
suivi de L’homme boussole, témoignages

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Mo Lalario

Voyage dans le temps… Histoire locale et archéologie
avec en toile de fonds, l’amité de deux hommes.

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Marie-Odile Beraud

Nicolas Pagnol (petit-fils de l’académicien) raconte…

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André Abbe

Jornal d’un jaquet
del Puèi de Velai fins a Compostèla sul Camin de Sant-Jacmes

Récit en occitan qui relate, au jour le jour, le voyage à pied
de près de 1.500 km, du Puy-en-Velay à Compostelle,
mené d’une seule traite, par un des écrivains occitans majeurs du XXIe siècle.

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Sabine Avois

Un troupeau dans les Alpilles

Le troupeau vient de parcourir une dizaine de kilomètres depuis les environs de Tarascon pour rejoindre les Alpilles. Une partie des bêtes vont y passer quelques semaines afin de débroussailler et prévenir les incendies.

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Valérian Mauvais

La Motte d’Aigues
Tu es tout près d’ici, tu es là-bas,
Dans une allée de mimosa, peut être de lilas.
Tu sentiras une treille de glycines en épis.
Tu ne renonceras jamais à ton pays, l’Italie.
Le linge sera étendu sur un fil de poésie,
Un soleil ébloui, un brin de génie…
Les lettres seront rosées, elles seront accrochées.
Les mots iront s’envoler, dans la Méditerranée.
Et un jour à Paris, ta voix sera une fille d’Italie.
Et dans ton pays, ta vie sera un fil de poésie


Un texte et une photo ©Laure Roux

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Maryse Laugier

Avec cris et battements d’ailes,
Sur la moulure aux bords étroits,
Ainsi jasent les hirondelles,
Voyant venir la rouille aux bois.

Je comprends tout ce qu’elles disent,
Car le poète est un oiseau ;
Mais, captif ses élans se brisent
Contre un invisible réseau !

Des ailes ! des ailes ! des ailes !
Comme dans le chant de Ruckert,
Pour voler, là-bas avec elles
Au soleil d’or, au printemps vert !

Théophile Gautier – 1852

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