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- Les QUIZ !
- Les articles de la semaine.
Le congrès de l’AIEO… Les appétits du vautour fauve… Victoire !… Mon grand-père, poilu de 14…
Une vieille famille roquebrunoise… - Le Groupe Passadoc raconte un peu… beaucoup… passionnément !
Dans notre région d’Occitanie… Ça s’est passée un 14 juillet… En Provence, il y a 77 ans…
Souvenirs, souvenirs… Un peu d’histoire… Merveilleuse découverte à Coustaussa…
L’étrange affaire des grives empoisonnées… - Vagabondages en Passadocie…
- Sorties, expositions…
- Quelques images d’ici, d’ailleurs, d’un peu plus loin.
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La question est simple : dans quelle ville se trouve ce kiosque à musique ?
Petit indice : c’est une ville portuaire du Var.
La ville : Sanary-sur-Mer. Le kiosque à musique est situé à l’espace Frédéric Granet, sur le Quai Charles de Gaulle.Construit à la fin du 19e siècle il offre une plate-forme octogonale surmontée de 8 colonnes supportant le toit. Le diamètre est d’environ 12 m pour une hauteur de corniche à environ 7 m. Orné d’écoinçons, il est surmonté d’une flèche, entourée de 4 lyres.
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Il serait illusoire de prétendre résumer la vie de cet homme tant elle fut riche.Il fut chimiste, botaniste, savant, entrepreneur et homme politique. Mais comment s’appelle-t-il ?
Petit indice : il est né à Carpentras en pleine période révolutionnaire,
Il s’agit de François-Vincent Raspail, né le 29 janvier 1794 à Carpentras. Depuis les Cent jours où il prit parti pour Bonaparte jusqu’à la Troisième République en passant par la Monarchie de Juillet, il fut un grand acteur de son temps.
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Remontons le temps sur 200 millions d’années : où trouve-t-on ces fossiles ?
[Quiz proposé par Myrmyr de Comps]
Il s’agit de la Dalle aux ammonites de Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence).
C’est un site naturel, remarquable, constitué d’une strate rocheuse contenant un très grand nombre d’ammonites fossilisées, et situé à environ 1,5 km au nord de la ville de Digne, sur la route de Barles.
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Cette bien jolie dame est née au début du XXe siècle, à Beausoleil dans les Alpes Maritimes.
Sa carrière s’est étalée sur plusieurs dizaines d’années. Mais qui est-elle ?
On ne présente plus Renée Saint-Cyr, de son vrai nom Marie-Louise Vittore, née le 16 novembre 1904 à Beausoleil (Alpes-Maritimes) et décédée centenaire en 2004.
Elle est la mère du réalisateur Georges Lautner dont le père, Léopold Lautner, était un joaillier d’origine autrichienne, mort dans un accident d’avion.
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Voilà qui ressemble fort à un four. Qu’en dire encore ?
Petit indice : la construction se trouve en Nouvelle Aquitaine, plus précisément en Gironde.
La poterie de Gradignan est un exemple rare du savoir-faire industriel de la seconde moitié du XIXe siècle. Le site a bénéficié de l’argile et du sable à proximité, d’abord pour y installer une tuilerie, puis une poterie, construite entre 1841 et 1855. Ses trois fours étaient à la pointe de la technique de l’époque, avec les “fours-bouteilles”. Vestiges emblématiques d’une industrie émergente dans la région sont un exemple unique en France.
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Ce château est situé dans un petit village du Var… Mais quel homme politique y a vu le jour ?
Petit indie : la date d’aujourd’hui !
Il s’agit du château de Barras, à Fox-Amphoux, château dans lequel Paul de Barras, dit le vicomte de Barras, puis Paul Barras, vit le jour le 30 juin 1755.
C’est un noble français, homme politique révolutionnaire, général de la Révolution et de l’Empire. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.
Député à la Convention nationale pendant la Révolution française, il vote la mort de Louis XVI. Il apparaît comme l’un des hommes-clés de la transition vers le Directoire, dont il devient l’un des principaux Directeurs à partir du 31 octobre 1795, et jusqu’au coup d’État du 18 brumaire an VIII.
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Que représente cette photo sous-marine ? Où a-t-elle été prise ?
Il s’agit de la première photo sous-marine prise en 1893 par Louis Boutan, photographe, et Emile Racovitza, plongeur. Ni l’un ni l’autre ne sont Passadociens !
La photo a été prise à Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées Orientales, ce qui lui ouvre les pages de Passadoc.
Louis Boutan avait bricolé une boîte étanche en cuivre munie d’un hublot afin d’y loger son appareil, mais la boîte n’était pas assez solide pour résister à la pression. Il eut alors l’idée d’y relier un ballon de caoutchouc, la pression écrasant le ballon envoyait l’air dans le caisson lui permettant ainsi de résister.
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André Abbe
Clic ! Le congrès de l’A.I.E.O
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Clic ! Les appétits du vautour fauve
On parle beaucoup de la réintroduction du loup dans les Alpes, de l’ours dans les Pyrénées…
Mais qu’en est-il du vautour ?
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Clic ! Victoire !
15 juillet 2021 : le XV de France a battu celui d’Australie 28 à 26 à Melbourne.
On attendait une victoire là- bas depuis longtemps.
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Claude Boyer
Clic ! Mon grand-père, poilu de 14
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Clic ! Une vieille famille roquebrunoise
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Dans “La Gazette de Passadoc” – N° 23, Claude Boyer a raconté l’histoire de la famille Bain installée à Comps-sur-Artuby dans le Var. Petit complément aujourd’hui :
Clic ! Cette page…
“Cette table de 18 mètres de long n’a pas été dressée pour accueillir l’apéro mais ce que vous voyez étalé dessus est un arbre généalogique contenant quelque 33 500 personnes… Chaque année, la famille Bain organise une cousinade et l’édition 2021 s’est déroulée hier. […] Pour la petite histoire, Honoré Bain né en 1630 à Comps étant l’un de mes ancêtres, j’ai pu participer à la cousinade non seulement en tant que reporter Passadoc mais également en tant que cousin…
A l’an que ven…“
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Alain Cathala
Dans notre région d’Occitanie, nous avons des histoires…
À Aniane, il y a les innocents … À Gignac, il y a les ânes … À Pezenas, il y a les trous du c… Cela vient de Jean-Baptiste Poquelin, dit Moliére.
En tournée dans le Languedoc, faisant halte à Aniane, les habitants demandérent à Moliére, de baptiser une de leurs fontaines. Mais baptise-t-on une fontaine ?
En patois, Moliére dit : “Innoucens qué vous êstes, inoucens qué vos resterez (Innocent que vous êtes, innocent que vous resterez).
Les Aniannais enchantés, firent courir la nouvelle jusqu’à Gignac, qui eux-mêmes voulurent lors de sa tournée que Moliére faisant étape à Gignac... Et sur demande des habitants, Moliére baptisa une fontaine. et il dit : ” Asés qué vous êstes, Asés qué vous resterez” (Ânes que vous êtes, ânes que vous resterez).
Et là nouvelle se répandit jusqu’à Pézenas ! Et là, idem. Devant la fontaines des c…, Molière dit : “a moun qiou tou mestras tou nas” (À mon c…, tu mettras ton nez).
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Claude Boyer
Ça s’est passé un 14 juillet.
Peut-être connaissez vous les jardins d’Albertas à Bouc Bel Air dans les Bouches du Rhône… mais connaissez-vous leur créateur et la fin tragique qu’il connut ?
Jean Baptiste d’Albertas, premier président à la Cour des Comptes de Provence, est assassiné le 14 juillet 1790 à Gémenos (13) lors d’un banquet organisé par ses soins pour la Garde Nationale en l’honneur de la fête de la Fédération.
Ce 14 juillet, la fête bat son plein, d’Albertas déambule au milieu des convives, saluant les messieurs, complimentant les dames toutes en beauté. Soudain, un jeune homme bossu se hisse à sa hauteur et le dévisage sans mot dire. Surpris le seigneur de Gémenos s’écrie :
– Mais que faîtes-vous donc là, pourquoi me regardez-vous avec une telle insistance ?
Et l’autre de répondre :
– Je suis venu te donner la mort.
Et incontinent il lui plonge un poignard dans le cœur. D’Albertas meurt sur le coup. De nombreux militaires étant présents, le bossu ne peut faire un mètre avant d’être ceinturé.
Petit, bossu, le corps contrefait, sa tête semble disproportionnée avec ce visage effilé, Anicet Martel a tout juste 20 ans et exerce comme garçon boucher à Auriol (Bouches-du-Rhône).
Lors de l’interrogatoire, il indique avoir agi seul et prétend que son père, maître d’école, a été obligé de quitter Gémenos pour se réfugier à Auriol suite “aux tracasseries que lui a fait subir le marquis d’Albertas”. On n’en saura pas plus.
Le procès est rondement mené et Anicet est condamné à être roué vif puis écartelé sur la place du palais à Gémenos le 2 août suivant. Le jour dit, aussitôt arrivés sur l’échafaud, Anicet Martel et le bourreau reçoivent une volée pierres lancées depuis les toits des maisons voisines. Bien qu’il ait affirmé avoir agi seul, étaient ce des complices qui tentaient de créer une diversion pour le libérer ? S’agissait-il d’ennemis d’Albertas qui voulaient soustraire son meurtrier à la mort et faire avorter l’exécution ?
On ne le sut pas, toujours est-il que Martel tenta de profiter de la confusion pour prendre la fuite, mais des coups de fusil tirés en l’air par les gardes de l’escorte firent cesser la panique tandis que le capitaine Payan de la Tour commandant la garnison retient le fugitif plaqué au sol avec la pointe de son sabre.
Le bourreau quant à lui fut retrouvé dans un confessionnal de l’église des Capucins – aujourd’hui celle de l’hôpital Saint-Jacques – où il était allé se cacher, et fut ramené sur les lieux où il procéda l’exécutionMartel fut le dernier homme condamné à l’écartèlement.
Source : GénéProvence.
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Philippe Natalini
En Provence, il y a 77 ans
Les Allemands mènent une campagne répressive implacable en traquant résistants et maquisards du secteur.
Après les 14 fusillés de Saint Saturnin-lès-Apt (le 1er juillet 1944), les 8 fusillés du plateau des abeilles à Monieux (le 5 juillet 1944), le groupe Heinrich de la 8ème compagnie Brandebourg, partant en mission à Lambesc (Bouches-du-Rhône) pour y effectuer des arrestations, va marquer à jamais l’histoire de Villelaure ce 09 juillet 1944.
En ce début d’après midi, 6 Résistants emprisonnés dans les cellules de l’hôtel Splendid de Cavaillon sont amenés à l’entrée de Villelaure dans une vigne, non loin du cours d’eau le Mardéric. Parmi eux se trouvent deux Résistants de Gordes, René Mino (le Père) et Maurice Mino (le fils) arrêtés deux jours plus tôt sur dénonciation. Il y a également deux Résistants de Cavaillon, Blaise Bounias et André Morlot, un Résistant de Montfavet, Armand Leardo, et un sixième dont le nom demeure inconnu encore aujourd’hui.
Les 6 Résistants sont immédiatement fusillés dans ces vignes. Leurs corps sont découverts très rapidement par la population qui avait entendu les multiples rafales de pistolets mitrailleur crépiter.
Ces représailles nazies pourraient être en relation avec des sabotages du pont de la voie ferrée Cavaillon-Pertuis opérés peu de temps avant. Il est utile de préciser que des membres de la famille Mino se trouveront plus tard dans le peloton qui exécutera la dénonciatrice présumée du maquis de Saint-Saturnin-d’Apt le 14 septembre 1944 à Gordes (Vaucluse).
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Durant la seconde guerre mondiale, résistants et maquisards bravaient les interdits de l’occupant allemand, notamment pour célébrer la fête nationale Française, manifestation strictement interdite et très sévèrement réprimée.
Depuis septembre 1943, l’huissier niçois Jean Lippmann, identifié comme membre juif du réseau “Tartane” avait quitté Nice avec ses enfants Jacques, Claude et Eva. Il avait gagné les Basses-Alpes et immédiatement créé un maquis dans la haute vallée du Verdon (Laverq). Ce maquis se structurera et sera rattaché à l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée), Jean Lippmann en devenant le capitaine, puis commandant “Lorrain”.L
ors de la fête nationale du 14 juillet 1944, plusieurs manifestations patriotiques eurent lieu dans les villages, comme à Colmars-les-Alpes (04) où la compagnie Lorrain présenta les armes devant le monument aux morts pavoisé aux couleurs alliées et surmonté des lettres “R.F.”. Le fils aîné de Jean, le lieutenant Jacques Lippmann y a prononcé une allocution annonçant la libération prochaine du territoire.
Quelques jours plus tard, en représailles à cette manifestation interdite et suite à plusieurs actions militaires de résistants dans le secteur, une expédition allemande occupa le village. Les Allemands exécuteront les membres de la brigade de gendarmerie coupables à leurs yeux d’avoir laissé faire.
(Je reviendrai sur cette infamie dans un prochain post).
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André Abbe
Souvenirs.. souvenirs.
J’avais déposé mon appareil photo sur une pierre et couru prendre la pause, pour immortaliser cette transhumance de juin 1975.
Jean- Marie, Julien et Lilou avaient conduit leurs 1400 moutons jusqu’à cette Baisse du Denant, à 2438 mètres d’altitude, au coeur du massif du Mercantour (Alpes- Maritimes). L’arrivée à la cabane de l’Adrech, notre destination, était proche.
J’avais marché 8 jours, moitié photographe, moitié modeste assistant berger.
Les 1400 moutons sont absents de la photo mais un des chiens, fatigué, se cache derrière Jean-Marie.
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Jean Paul Dubroca
Un peu d’histoire…
Siège de Massilia par Jules César
Les dix mille Marseillais, ayant fait provision de vivres et de matériel, se calfeutrèrent dans leurs remparts qui couraient sur deux kilomètres, englobant le Centre Bourse, la porte d’Aix et la butte des Carmes, tandis que leur flotte mouillait au large du Frioul en prévision d’une bataille navale. La place était commandée par Apollonidès et les quinze magistrats assuraient l’ambassade auprès du QG romain.
En face, Jules César alignait vingt-cinq mille hommes supérieurement armés et d’une expérience sans commune mesure avec une population aspirant à la paix… Il confia l’armée à Trébonius et la marine à Brutus. Un moment, il eut l’idée de prendre la ville par surprise mais celle-ci, bien défendue, l’en dissuada.
Depuis son poste de commandement établi sur le plateau de Saint-Charles, le “Grand Jules” fit édifier (avec le bois de centaines d’arbres abattus dans le massif de la Sainte-Baume) une tour de 10 mètres de haut pour deux raisons : résister aux brandons lancés depuis les remparts contre ses soldats, et ouvrir une brèche dans ces remparts à l’aide d’une “tortue” fonçant droit comme un lourd et puissant bélier glissant sur une rampe. Le Génie militaire romain fit des prouesses techniques, mais la cité assiégée et défendue par Apollonidès résistait vaillamment. D’autant que César, parti en Espagne, laissait la conduite des opérations à ses deux lieutenants.
Sept mois plus tard, avec le retour du conquérant, le sort des assiégés fut scellé. Malgré leur courage à mener vaillamment assauts et contre-attaques, sur terre et sur mer, ils ne pouvaient l’emporter. La guerre d’usure leur fut fatale. Face à un tel adversaire, aux moyens largement supérieurs en logistique, en armement et en expérience, la résistance s’avéra vaine. Seize vaisseaux marseillais furent détruits au Frioul.
La population, accablée par le confinement, mais aussi par la chaleur et la maladie, manquant de blé et d’eau potable, se rendit à l’évidence.Au final, les Romains réussirent à entamer les remparts d’une large brèche, et leur flotte déclarée victorieuse au Frioul. Bien que triomphant, César la joua modeste. Il rançonna la cité, il lui enleva des colonies sauf Nice et les îles d’Hyères, mais lui laissa les prérogatives d’une ville libre.
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Richard Au
Clic ! Merveilleuse découverte à Coustaussa
Affaire classée ? À vous de mener l’enquête autour d’un meurtre non élucidé.
Une première en France : une reconstitution de l’ancien presbytère et de la scène de crime, saluée par la police judicaire, afin que chacun d’entre vous puisse mener ses propres investigations.
Cela se déroule à Coustaussa (Aude), un village nimbé de mystères où la rue de la peur (le ton est donné) vous conduira au presbytère, lieu de l’étrange assassinat d’un prêtre en 1897.
Près du corps de l’abbé Gélis, un message codé incompréhensible laissé par l’assassin, mais aussi de nombreuses caches d’or dissimulées partout par le curé chez lui ou dans l’église… des histoires de souterrains… un château fantomatique… tous les ingrédients d’un bon polar sont là !
Et ce n’est peut-être pas un hasard si Maurice Leblanc, le père des aventures d’Arsène lupin, s’en est inspiré pour écrire une nouvelle puis un roman.
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Claude Boyer
L’étrange affaire des grives empoisonnées
Le docteur Estachy.
Louis-Philippe Estachy est né à Gap en 1845. Il a servi comme médecin pendant la guerre de 1870 avec un tel dévouement qu’il s’est vu décerner la Croix de la Légion d’honneur.
Licencié en droit et en médecine, il a opté pour la médecine qu’il a exercée d’abord à Meyrargues, dans les Bouches-du-Rhône, puis il a transporté son cabinet à Pertuis. Il a laissé à Meyrargues la réputation d’un praticien habile au diagnostic juste et précis, mais son caractère violent, vindicatif, peu scrupuleux et d’une moralité douteuse a quelque peu entaché sa réputation et finalement c’est avec soulagement que la population a accueilli son départ vers d’autres cieux.
Marié à une fille de Marseille, il s’est comporté à son égard de telle sorte qu’elle a abandonné le domicile conjugal. À Pertuis, l’opinion publique a tôt fait de porter sur le compte de ce singulier personnage le même jugement qu’à Meyrargues.
C’est en 1881 que le docteur Tournatoire entre en scène. Originaire de La Tour-d’Aigues, grosse commune de Vaucluse, le jeune médecin vient s’installer à Pertuis et le docteur Estachy en prend ombrage. Il en conçoit même une amertume d’autant plus redoutable qu’il parvient à la dissimuler au point de déclarer à son rival :
– Je ne vois aucun inconvénient à ce que vous vous installiez à Pertuis. J’y possède une fort belle clientèle qui me demeurera fidèle quoi qu’il arrive.
Au début de leur concurrence, Tournatoire et Estachy se font bonne mine, se saluent dans la rue et leurs discussions sont empreintes de la plus parfaite confraternité. Les hostilités se déclenchent quand la place de suppléant au juge de paix devient vacante à Pertuis. Tournatoire postule et se voit accorder le poste, l’emportant sur Estachy, lui aussi impétrant à ce poste et persuadé de se le voir attribué vu ses études de droit.
Ce dernier ressent alors une rancœur grandissant de jour en jour envers son confrère, n’hésitant pas à l’attaquer d’une façon anonyme et méprisante dans les journaux. Il n’a plus été question non plus de rapports professionnels avec Tournatoire, refusant même de le rencontrer au chevet des malades.
Le point d’orgue est atteint quand la politique est venue s’en mêler, Tournatoire étant devenu délégué cantonal et conseiller d’arrondissement. L’un et l’autre mettent du reste la main à la plume et dans les journaux de Vaucluse ils échangent les plus discourtoises attaques. Cette polémique connaît son dénouement le 13 novembre 1884, devant le tribunal correctionnel d’Apt où Estachy est condamné à une amende en dommages et intérêts pour diffamation au profit du plaignant Tournatoire.
Enfin tout est consommé quand, suite à ces joutes politico-judiciaires une grande partie de la clientèle d’Estachy se détourne au profit de son rival.
L’enquête
Informé des étranges intoxications qui se sont accomplies sous le toit du docteur Tournatoire, le procureur de la République d’Apt, Sébastien Savelli, requiert une information pour empoisonnement contre X. Le premier acte est d’ordonner l’examen des deux victimes.
Cette tache est dévolue au docteur Ferry de La Belonne qui constate chez l’une et chez l’autre la persistance de troubles visuels. Après les avoir précisément questionnées, ainsi que tous les témoins de leurs involontaires extravagances, il écrit dans son compte rendu :
1 – que les phénomènes présentés ne proviennent pas d’une maladie naturelle.
2 – que l’ingestion l’atropine, détermine des phénomènes tels que ceux observés.
Vient ensuite l’examen des deux grives restantes que le docteur Tournatoire a pris soin de conserver à partir du moment où il a acquis la certitude de l’acte malveillant.
Le nouveau rapport,affirme que ces grives renferment effectivement une substance véreuse, le sulfate neutre d’atropine, à dose mortelle. On connait maintenant l’attentat. On connait le poison. Reste à découvrir et à confondre le criminel.
Cette affaire a fait tellement de bruit que la clameur publique désigne déjà Estachy, de notoriété publique ennemi juré de Tournatoire. Fin janvier il est entendu en qualité de témoin, mais ses réponses sont si évasives et peu convaincantes que le juge d’instruction le place immédiatement sous mandat de dépôt.
Le faisceau de charges que les premières recherches mettent au jour est le suivant :
Le samedi 10 janvier Estachy achète six grives de montagne, à soixante centimes pièce. Le lundi il charge son apothicaire, Jean-Louis Turcan, de lui préparer un onguent à base d’atropine pour se frictionner l’épaule, où il ressent, prétend-il, une douleur. De par sa qualité de médecin, Estachy a composé lui-même le dosage de la pommade en atropine, ce qui étonne l’apothicaire qui trouve le remède bien énergique pour un simple mal d’épaule et déclare qu’il n’aurait jamais délivré une préparation si dangereuse à tout autre qu’un médecin. De plus le registre de Turcan démontre qu’Estachy est un familier de l’atropine. il s’en est dernièrement fait livrer vingt centigrammes et encore cinquante centigrammes quelque temps plus tard.
Questionné sur l’utilisation de cette substance dangereuse il ne peut en indiquer l’usage. D’autre part, les perquisitions de son domicile ont révélé un placard, construit dans l’épaisseur du mur, dissimulé derrière une tapisserie et contenant d’autres produits toxiques. Interrogé sur la pommade indiquée plus haut, Estachy est dans l’impossibilité d’en représenter la moindre parcelle. Dans son cabinet de consultation, on découvre une seringue de Pravaz. L’achat des grives, deux femmes empoisonnées par ce gibier, une pommade saturée d’atropine, une seringue de Pravaz font qu’un faisceau de présomptions assez conséquent se dessine autour d’Estachy.
M. Félix Boyer, professeur de chimie à Nîmes, réussit à évaluer à quarante-six milligrammes la quantité d’atropine injectée par oiseau, ce qui représente une dose mortelle. L’intention criminelle est manifestement évidente.
Tout accable Estachy, jusqu’à l’analyse graphologique du billet mentionnant « Pour remettre à M. Tournatoire, médecin à Pertuis (Vaucluse) » dont les experts affirment d’une seule voix que le mot est bien de sa main.
Depuis sa cellule, loin de se laisser abattre Estachy s’agite beaucoup. Sa ruse, son aisance à l’écriture, l’élaboration de sa défense occupent ses journées. Redoutant par-dessus tout les jurys populaires, il demande que l’on fasse des démarches en sa faveur auprès du procureur général de Nîmes et que l’on contacte individuellement chacun des membres de la chambre d’accusation afin d’être jugé par des magistrats professionnels, ce qui lui sera bien sûr refusé.
Il choisit comme avocat un ténor du barreau en la personne de Maître Georges Laguerre. À l’extérieur, certains s’activent pour lui car il a bien sûr ses partisans. Ainsi, le procureur d’Apt reçoit une lettre de Marseille signée d’une certaine Delphine Beaujet s’accusant de l’attentat conçue en ces termes :
Moi seule suis coupable. Le docteur T. m’a déshonorée. Quand ma lettre vous parviendra, les poissons auront dévoré les débris de mon pauvre corps. Que le docteur E. soit mis en liberté, c’est le dernier désir d’une mourante.
Une rapide enquête démontre qu’il n’existe aucune Delphine Beaujet et on ne sait pas qui a envoyé cette lettre. D’autre part, une personne, habillée comme une dame, se rend chez les parents de Claire – la bonne empoisonnée – et leur tient ce langage :
– M. Tournatoire est un véritable gueux d’avoir laissé Claire rentrer chez vous toute seule, dans l’état lamentable où elle se trouvait après son accident. Pauvre M. Estachy ! Ce n’est certainement pas lui qui a fait le coup. Il est bien trop civilisé pour se permettre un tel acte. Il a, d’ailleurs, à Pertuis, la meilleure réputation.
Quelle est cette pseudo-dame ? Tout simplement la bonne d’Estachy dont on soupçonne que les bons offices envers le docteur ne se limitent pas à tenir la maisonnée. L’affaire fait grand bruit et passionne l’opinion, elle déborde le Vaucluse. Mais, sur place, à Pertuis, à Meyrargues surtout, Estachy conserve ses partisans. Comme le dénouement n’a pas été tragique, certains ne veulent retenir de l’attentat que sa stupéfiante ingéniosité.
Le procès du 20 avril 1885
À la veille du procès éclate le plus inattendu des coups de théâtre :
Après avoir nié obstinément jusqu’alors, Estachy entre dans la voie des aveux. Il reconnait l’envoi des quatre grives, mais il le présente sous la forme d’une “farce”, d’une “plaisanterie” quelque peu “lugubre”.
Mais la cause est entendue, aussi le 20 avril 1885, la Chambre d’Accusation renvoie Estachy devant la Cour d’Assises de Vaucluse à Carpentras, pour tentative d’empoisonnement à l’égard du docteur Tournatoire et empoisonnement à l’égard de Mme Tournatoire, ainsi que de Claire Sajio, la bonne.
Le 29 juillet s’ouvrent les débats de cette étrange affaire, le procès fait salle comble et seules les personnes munies d’une carte sont admises.
Estachy, homme vif dans toute la force de l’âge, le regard perçant, le verbe haut et le geste énergique est de la race des tribuns. À peine l’interrogatoire commencé, il prend l’offensive, s’érigeant en victime d’une machination infâme, ourdie tant par des confrères jaloux que par des adversaires politiques. Ce système de défense, il le développe sous toutes les formes et à propos de tout. Attitude maladroite, qui lui aliène la salle au grand dam de ses avocats.
On assiste alors, comme il est d’usage à de copieuses répliques et joutes verbales entre la défense et le ministère public. Arrive l’heure de la délibération et les juges populaires indisposés par l’attitude arrogante d’Estachy n’accordent à l’accusé que le bénéfice des circonstances atténuantes, auxquelles ne s’est pas opposé le procureur général. Estachy est condamné à huit ans de travaux forcés.
Ce dernier accueille le verdict impassible. Il ne tressaille même pas quand le président prononce :
– Vous avez manqué à l’honneur. Je déclare, au nom de la Légion d’Honneur, que vous avez cessé d’en être membre.
Estachy demande la cassation mais son pourvoi est rejeté et il prend aussitôt le chemin du bagne de Nouméa sans espoir de retour car la condamnation à huit ans de travaux forcés entraîne l’obligation de résidence perpétuelle à la colonie.
Mais ses avocats interviennent auprès du Président de la République qui use de son droit de grâce et lui accorde, en 1891, la remise du reste de sa peine et, en 1893, il lui permet de revenir en France.
Ainsi se termine l’affaire des grives empoisonnées de Pertuis.
Source : Généprovence
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Hervé Grauby
Descente de l’Aude de la source à l’embouchure (fin).
Un seul mot pour qualifier cette aventure : que du bonheur !
Samedi à 15h30, je franchissais les jetées des Cabanes de Fleury, bouclant ce périple qui m’aura conduit du lac d’Aude à 2135m d’altitude jusqu’à la mer 220 km plus loin.
10 km à pied de la source à Formiguères, 40 km en vélo jusqu’à Axat et 170 km en canoë, bouclés en 10 journées étalées sur 7 semaines.
Un récit et peut-être un court-métrage devraient voir le jour d’ici la fin de l’année.
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Joel Cantié
Je chante une jeune fille de Provence.
Dans les amours de sa jeunesse,
A travers la Crau, vers la mer, dans les blés,
Humble écolier du grand Homère,
Je veux la suivre.
Frédéric Mistral
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Maryse Laugier
Gréolières – Alpes Maritimes
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Dom Puig
Thiéry – Alpes Maritimes
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Philippe Levieux
Valensole…
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Jack Dou Martegue Grande
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