La Gazette de Passadoc n°29 : Maquisards, Cévennes et Provence

Publiée tous les vendredis, La Gazette de Passadoc regroupe les quiz, les articles ainsi que des récits, des photos et diverses informations parus tout au long de la semaine sur le Groupe Passadoc.
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  • Les QUIZ !
  • Le Groupe Passadoc raconte un peu… beaucoup… passionnément !
    Le 12 août 1944… Le journal du capitaine Vallier… Les maquisards du mont Ventoux… L’assaut…
  • Quelques images d’ici, d’ailleurs, d’un peu plus loin.

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Philippe Natalini

Le 12 août 1944…

… décollant de la base de Ramitelli (Italie) 16 avions du 301st fighter squadron du 332nd group du 15th Air Force (les Tuskegee Airmen) attaquent les radars situés à l’est du port de Toulon, sur la Colle Noire. Un de ces avions est piloté par le lieutenant Robert Daniels qui fait partie de la dernière vague (ils attaquent 4 par 4). Touché, il choisit d’amerrir dans l’ouest de la pointe Escampobarriou. Quelques instants plus tard, un autre P51 piloté par le lieutenant Alexander Jefferson est touché à son tour. Il parvient à reprendre un peu d’altitude et saute en parachute pour tomber au milieu de la batterie qui venait de l’abattre.

Les deux pilotes sont noirs et officiers à une époque où la ségrégation règne aux États-Unis. Ils sont capturés et deviennent des “kriegies”, c’est-à-dire des prisonniers de guerre de l’Allemagne nazie où ils finiront la guerre dans un stalag.

L’épave : en 1985 la partie avant de l’épave est ramenée sur sa position actuelle par un gros chalutier, qui déclare sa position à la marine.

En octobre 1987, un autre chalutier accroche son chalut sur un obstacle inconnu dans l’est de la fourmigue de Giens. Il demande à deux plongeurs locaux d’intervenir pour le dégager, surprise c’est un avion. Sur le moment impossible de l’identifier, on ne trouve pas son numéro de série. En 2005, on finit par identifier le pilote grâce au numéro d’appel de la radio du Mustang, le même que celui de l’avion.

Le Mustang gît par une profondeur de 56 mètres, posé à plat sur un fond de sable. C’est une épave réservée aux plongeurs expérimentés. Il aurait été remorqué accidentellement par un chalut, ce qui expliquerait son état.De ce qui fût le fleuron de la chasse alliée, il ne reste que l’avant dont l’hélice, et les ailes qui bien que rongées par la rouille, conservent toujours leurs mitrailleuses.L’intérêt principal de cette épave reste le cockpit qui demeure en excellent état.

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11 août 1944… Le journal du lieutenant Vallier

Depuis trois jours que je n’ai pas écrit, beaucoup d’évènements. En ce moment, j’écris assis sur l’herbe, sous les pins de la région de Flassans, ce qui évidemment me change un peu de mes régions habituelles du Haut-Var. Nous passons ce soir la N7 et pénétrons donc dans cette zone de l’avant, en attendant ce fameux débarquement. Cette fois, les Anglais auront-ils prévenu sérieusement ou bien est-ce encore une manœuvre politique ? Toujours est-il que nous descendons depuis avant hier et que nous avons déjà fait en 36 heures une bonne cinquantaine de bornes sinon plus. En général le moral est excellent et la marche, bien que difficile avec 52 hommes à travers une région absolument infestée de Boches, s’est très bien passée jusqu’à présent. Grâce au débarquement promis avant-hier soir et grâce aussi à une énergique mise au point que j’ai faite le matin du même jour, le moral d’ensemble va très bien.

Mais ce n’était drôlement pas vrai la veille au soir, où encore un peu il y avait désertion de 22 hommes, chiffre qui m’avait été annoncé par François affolé. Vingt deux est peut-être beaucoup, mais il y en avait une bonne douzaine sûrement. Il faut dire que le commandant y était pour beaucoup. Pendant toute la journée où je n’y étais pas, parti devant avec la colonne de voitures pour préparer le cantonnement, il a, parait-il, passé son temps à monter les hommes contre moi pour les attirer à lui. Richard m’a dit en tant de mots le soir même que le commandant voulait attirer tous les hommes à lui pour prendre le commandement du maquis. J’ai passé une partie de la nuit à réfléchir sur ce que je devais et voulais faire, et quand je suis allé me coucher, j’étais tout décidé à dire au patron que je ne voulais plus m’occuper d’une façon continue et effective du maquis, que je m’occuperais volontiers du ravitaillement des hommes à condition d’avoir un peu de liberté à moi. Et au matin, en me réveillant, j’ai eu l’impression que c’était du dégonflage, et j’ai pensé au contraire que je ne quitterais le maquis qu’après avoir remis les choses au net et au clair avec tout le monde.

Aussi le matin, j’ai réuni tout le monde et j’ai mis chacun devant ses responsabilités. Après avoir dégagé la leçon des derniers incidents, j’ai donné mes décisions. Partage du maquis en plusieurs maquis de 15 ou 20 hommes, dirigés par le Cdt ou moi, au choix des hommes, chacun de nous suivant le nombre dont il dispose, subdivisant encore son maquis si c’est nécessaire. Je les ai fait voter en pleine liberté de conscience, et en insistant bien sur le fait qu’il n’y avait aucune pression ni contrainte d’aucune sorte. Au dépouillement sur 60 votants, il y a eu 6 ou 7 bulletins nuls déposés par des nouveaux, des gens qui ne voulaient vexer personne, 3 voix pour le Cdt et tout le reste, soit près d’une cinquantaine pour moi.”

À noter qu’à la suite de cette affaire, quelques hommes restent dans la région de Brue-Auriac sous les ordres de l’adjudant de gendarmerie Florentin et ne suivent donc pas Vallier dans sa descente vers la côte.

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Les Maquisards du Ventoux.

Cela se passait il y a exactement 77 ans…
Dans cette région de Provence, environ 1 000 maquisards étaient placés sous la direction du lieutenant-colonel Philippe Beyne, ancien percepteur de Sault (84) et officier de réserve du célèbre régiment des Diables Rouges, le 152e RI de Colmar. Avec son adjoint Max Fischer, cet officier avait organisé le Maquis Ventoux en groupes, lesquels étaient les mieux équipés et les mieux entraînés du département du Vaucluse. Cet effectif était largement suffisant pour contrôler les accès du massif au cours du mois de juillet 1944. Dans les premiers jours d’août, des attaques furent même lancées contre la redoutable 11ème Panzerdivision qui stationnait dans la vallée du Rhône.

Une première escarmouche menée par la 4ème compagnie du capitaine Robert Bourcart eût lieu le 5 août 1944 sur la route de Sault. Elle permit de décapiter une partie du commandement nazi qui y laissa cinq morts dont quatre officiers.Les plus grandes attaques de la Résistance dans ce secteur furent menées le 8 août 1944.

La première eut lieu à Montbrun-les-Bains, sous la conduite de Lucien Grangeon et se solda pour les Allemands par 120 tués.La seconde se déroula à nouveau près du château de Javon, sous la conduite de Felix Aubert, grand-père du député Julien Aubert. Depuis la veille, les services de renseignements des FFI savaient qu’une colonne allemande stationnée à Apt devait rejoindre Sault par la RN 543, une première escarmouche ayant eu lieu le 4 août 1944 avec une patrouille allemande. Sur ordre du colonel Beyne, des groupes de résistants furent placés en embuscade à deux kilomètres au sud du château, sur une colline dominant un profond ravin. Outre des grenades, ils avaient à leur disposition 4 mitrailleuses et 16 fusils mitrailleurs. Dès que la colonne arriva à portée, l’attaque fut déclenchée, à un contre cent, et cloua sur place la tête du convoi. La seule réaction aux tirs et aux grenades fut celle d’un camion masqué par un virage dont les occupants réussirent à mettre leur mitrailleuse en batterie. Cette ultime tentative avorta sous un jet de grenades. Ordre fut alors donné de décrocher.

En 12 minutes, 250 soldats allemands avaient été mis hors de combat, un matériel considérable détruit, tandis que les maquisards pouvaient se retirer avec tout leur équipement et seulement six blessés.

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Dans la série des opérations menées lors du Débarquement de Provence en août 1944, aujourd’hui focus sur les troupes aéroportées regroupées sous le nom de code : Force Rugby.À noter que ce volet important et capital du Débarquement de Provence est le cœur de sujet de notre film “Le Vent des Libérateurs”.

Ce regroupement opérationnel de paras américains et britanniques est placé sous le commandement du Général US Robert Tyron Frederick. À noter qu’une vingtaine de Paras français du Bataillon de Choc et du 1er RCP, sous commandement du Capitaine René Boffy, sont intégrés à ces troupes, servant de guides et d’interprètes et de lien avec les Forces Françaises de l’Intérieur.

[…] L’ASSAUT

Les pathfinders, les éléments orienteurs, décollent des aérodromes italiens en précurseurs le 15 août, mais des erreurs de largage font qu’une seule équipe larguée se pose à l’endroit prévu, une autre équipe larguée bien avant son objectif tombe loin du Muy et ne rejoindra son lieu de rendez-vous que dans l’après-midi au moment où l’armada de planeurs va atterrir dans la plaine.

Les groupes les plus importants embarquent toujours sur les aérodromes italiens et décollent 30 minutes après l’envol des orienteurs à bord de 396 appareils C47 et C53 en 9 vagues. Malgré la brume matinale, 60% des troupes parachutistes sont larguées sur leur zone, le reste rejoignant, sauf dans la région de Saint Tropez où une vingtaine d’avions larguent prématurément leur cargaison du 509th bataillon et du 463rd régiment d’artillerie. Ces parachutistes, après avoir pris contact avec les responsables des Forces Françaises de l’Intérieur, attaqueront les positions allemandes locales et feront 240 prisonniers.

Les autres unités quoique légèrement amoindries sautent sur leurs objectifs.

Certes il y aura beaucoup d’erreurs de largage surtout à cause de la brume au sol, mais dans l’ensemble les parachutistes attaquent les forces allemandes une fois à terre et occupent plusieurs villages comme La Motte, Le Muy, Tourettes, Seillans, Fayence, Callian et enfin Draguignan le 17/08.

Les sapeurs une fois au sol tentent de dégager les zones encombrées d’asperges de Rommel, pour permettre l’atterrissage des planeurs, mais malgré la dextérité des pilotes, la plus part des planeurs sur les 465 engagés sont détruits. Le général FREDERICK installe son PC au hameau du Mitan, commune de la Motte, à la ferme Lavagne. Le village du Muy ne sera pris que le 16 août 1944, peu après 15 heures 00.Près de 10.000 hommes ont ainsi été engagés et 350 tonnes de matériels ont été amenées par les airs sur le secteur.

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Guy Bouyer

Jack Dou Martegues Grande

La Camargue
Mot magique, la Camargue est le territoire où les hommes vivent avec les chevaux, les taureaux,
les oiseaux, le ciel et l’eau.

Clic !… Aubagne… Un été de céramique et de santons.

Philippe Levieux

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