- Défends ton carnaval !
- Les Quiz de la semaine
- Les articles de la semaine : Je déclare ma flamme… Une solidarité qui s’affiche… Pounchu e mourre de pouar… La chapelle Saint-Michel
- Le Groupe Passadoc… Pagnol… Napoléon... Le camp des Milles… Carnaval à Grasse… L’utilité du provençal…
En février, le concours photo “Défends ton carnaval !” a eu lieu. Organisé par Passadoc, l’objectif était de faire un appel aux archives photos des carnavals des régions du Sud. L’évènement a réuni une dizaine de participants et l’association a enregistré plus de 70 photos des carnavals de Toulouse, Limoux, Nice, Seillans, Puget-sur-Argens, et même de la Baïo de Sampeyre (Italie).
L’ensemble des photos est à retrouver ICI. Cette fois, c’est le carnaval de Limoux qui a été désigné vainqueur grâce aux votes du public, illustré par des photos d’Hervé Grauby et de Jacques Bouchez.
Cette tour se trouve sur la côte méditerranéenne … en Occitanie pour vous aider ! Mais où ?
Il s’agit de la Tour Madeloc, une tour de guet du XIIIe siècle située en France sur les hauteurs de Collioure… Collioure dont – faut-il le rappeler ! – la spécialité est l’anchois.
Et pour mieux connaître la côte, une visite guidée d’Hervé Grauby s’impose !
Où se trouve cette charmante petite église varoise ?
Petit indice → du côté de la Sainte-Baume !
C’est l’église de Riboux (Var), sur le versant sud du massif de la Sainte-Baume.
Une particularité ? Une source naturelle de pastis ? Pas du tout ! Le village n’est accessible que par une route venant des Bouches-du-Rhône. Bien que rattachée au département du Var, la commune dépend du service postal de Cuges-les-Pins et se voit attribuer un code postal commençant par 13, l’indicatif du département des Bouches-du-Rhône.
Quel est le nom de ce bateau au port de Bergerac (Dordogne) ?
Autrefois il transportait les marchandises de la haute Dordogne jusqu’à Bordeaux.
(Quiz proposé par Alain Morel)
Il s’agit d’une gabare (ou gabarre) les deux sont acceptés.
Le terme gabarre/gabare désigne en fait plusieurs types de bateaux fluviaux de différents bassins de la façade atlantique de la France (Loire, Sèvre niortaise, Charente, Dordogne, Garonne).
Leur seul point commun est celui de tous les bateaux de transport fluviaux : le fond plat appelé “sole” qui lui permet, avec un faible tirant d’eau, de porter un maximum de charge. Assez souvent, ces bateaux peuvent être gréés.
Quelle est cette ville d’Occitanie et comment se nomme ce magnifique pont ?
Quels sont les deux départements des deux côtés du fleuve ? On attribue sa construction à un empereur romain dont il porte le nom.
Sommières (Someire en occitan).
Très pittoresque, cette ville du Gard est connue pour son centre médiéval construit en “damier” le long du fleuve le Vidourle. ; les étroites rues sont enjambées de multiples arcades et porches.
Sa construction est attribuée à l’empereur Tibère (Ier siècle). Il était initialement constitué de plus de 20 arches pour une longueur totale de plus de deux cents mètres. Ses dimensions étaient ainsi suffisantes pour enjamber le lit “normal” du Vidourle et assurer la liaison entre les deux rives, malgré les nombreuses crues du fleuve.
Il ne reste ainsi que sept arches visibles, à même le lit mineur du fleuve, ce qui explique les nombreuses inondations dont est victime la ville lors des débordements du Vidourle. Les autres ont été absorbées dans les fondations et caves des bâtiments voisins, où elles sont toujours visibles pour la plupart.
Qui est ce fringant officier de marine ?
Il est né dans le Tarn et une fortune de mer l’a rendu mondialement célèbre.
C’est Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse (23 août 1741 – disparu en 1788), né au château du Gô, dans la paroisse de Saint-Julien à deux lieues d’Albi.
Officier de marine, il dirige une expédition autour du monde visant à compléter les découvertes de James Cook dans l’océan Pacifique. Cette expédition disparaît corps et biens à Vanikoro (îles Santa Cruz) en 1788, trois ans après son départ de Brest.
Le mystère de la disparition de La Pérouse n’est percé qu’en 1826 par Peter Dillon et par Dumont d’Urville qui retrouvèrent l’épave de L’Astrolabe (1928). Enfin, Reece Discombe identifie celle de La Boussole en 1964.
Qui est cet homme ?
Un scientifique, un politique, un artiste ?
Il est né en Ardèche ……et malgré son nom il n’a rien à voir avec Alphonse Daudet.
Marc Seguin, dit “Seguin Aîné”, né le 20 avril 1786 à Annonay en Ardèche et mort dans la même ville le 24 février 1875, est un scientifique, inventeur, ingénieur et entrepreneur français.
En 1827, il brevette la chaudière tubulaire conçue pour des bateaux à vapeur navigant sur le Rhône, et deux ans après, il applique cette invention aux locomotives à vapeur.
Il est aussi l’inventeur du pont suspendu.
Qui est cet homme né dans les Hautes Alpes ?
Il a inventé un objet très dangereux mais pourtant indispensable….
Jean-Joseph-Louis Chancel, né le 18 décembre 1779 à Briançon et mort en 1837. C’est l’inventeur des allumettes modernes. Vous voyez que son invention est dangereuse !
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André Abbe
Une solidarité qui s’affiche dans la cité des papes.
Claude Boyer
En passant par la chapelle Saint-Michel
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Claude Boyer
J’ai retrouvé l’acte de naissance de Marcel Pagnol.
Le 28 février 1895, l’officier d’état civil ne se doutait pas qu’il enregistrait un écrivain futur académicien….
Cinéaste il ne pouvait l’imaginer vu que Marcel est né l’année de l’invention du cinéma par les frères Lumière…
Philippe Natalini
Il y a 126 ans, venait au monde à Aubagne le plus emblématique des ambassadeurs de notre belle Provence : Marcel Pagnol…
Dans les trois volumes qui composent son autobiographie (La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, Le Temps des secrets), il raconte son enfance et son adolescence provençales.
Ce fils d’instituteur public fit ses études au lycée Thiers de Marseille, puis obtint sa licence d’anglais et devint professeur à Aix-en-Provence. Il enseigna ensuite à Paris, au lycée Condorcet.
Il se découvrit très jeune une passion pour l’écriture dramatique, et publia dès 1922 un drame en vers : Catulle. Il fonda également la revue Fortunio, ancêtre des Cahiers du Sud.
Après deux pièces écrites en collaboration avec Paul Nivoix, Tonton et Les Marchands de Gloire, qui furent représentées à Paris, Marcel Pagnol atteignit au succès avec les deux premières pièces qu’il composa seul : Jazz (1927), et surtout Topaze (1928), l’une des pièces les plus constamment reprises du répertoire contemporain.
La suite de sa carrière devait se partager entre le théâtre et le cinéma, ce qui allait faire de lui le maître du “théâtre filmé”, grâce en particulier à sa célèbre trilogie marseillaise : Marius, Fanny, César, écrite pour la scène avant qu’il l’adapte pour l’écran.
Au septième art, il donna entre autres : Merlusse, Cigalon, Le Schpountz, La Fille du puisatier, La Belle meunière, Manon des sources, ainsi que plusieurs films inspirés de l’œuvre d’un autre provençal, Jean Giono : Angèle, Regain, La Femme du boulanger. Il fut servi par les plus grands interprètes de l’époque : Louis Jouvet, Raimu, Pierre Fresnay, Fernandel.
Dramaturge et poète, Marcel Pagnol a su faire revivre dans son œuvre une Provence vivante, dépeignant entre rires et émotions, l’âme et les mœurs méridionales. Son talent, qui dépassait les frontières, l’avait immortalisé dès avant son élection à l’Académie, à quarante-sept ans seulement, le 4 avril 1946, par 15 voix au fauteuil de Maurice Donnay, ayant occupé son siège de 1907 à 1945.
Sa réception, le 27 mars 1947, par Jérôme Tharaud, fut filmée, ce qui constituait une première dans l’histoire de l’Académie française.
François Mauriac a tracé de lui, dans son Bloc-notes, un portrait amical : “Pagnol, le seul à ne pas avoir de socle. Il semble s’être glissé dans cette antichambre de l’éternité en passant par la fenêtre, le seul qui sente l’air du dehors”.
Marcel Pagnol est mort le 18 avril 1974.
Jeanne Monin
Marcel Pagnol avait écrit un quatrième tome Le Temps des amours ; il devait compléter la série des Souvenirs d’enfance. Il abandonna le projet. Pourtant, le roman – autobiographique comme les précédents – est publié en 1977, à titre posthume… souvenirs de sa vie de demi-pensionnaire, de ses jeunes amours platoniques, des ses vacances dans les collines…
Pagnol aurait-il laissé tels quels les dix chapitres de l’ouvrage ? Les aurait-il retravaillés, lui qui avait le souci de la perfection ? Ce qu’on sait, c’est qu’il n’était pas hostile à leur forme puisqu’il en autorisa la publication dans divers magazines.
(Extrait)
Pendant les vacances qui couronnèrent cette année de cinquième, je retrouvai Lili transformé : c’était presque un jeune homme, et un fin duvet dessinait déjà sous son nez enfantin l’ombre d’une moustache. Il s’était acoquiné avec le plus illustre braconnier du pays, Mond des Parpaillouns.
[Mond] habitait un “mas” qui n’était qu’un long rez-de-chaussée, surmonté d’un grenier, […] La façade du mas était lépreuse et décrépie, mais deux gros mûriers, survivants de l’époque du ver à soie, l’ombrageaient délicieusement.
[…] Aux murs pendaient des tresses d’ail, d’échalotes, de tomates d’hiver, et le sol aux carreaux bossés était encombré par toutes sortes d’épaves : chaises dépaillées, poêlons de terre sans queue, cruches égueulées, seaux percés, bout de corde chevelus, cages obliques, et tout un bric-à-brac d’outils agricoles hors d’usage.
[…] Il faisait sa toilette à sec, en se grattant, mais le dimanche, il taillait sa barbe avec un sécateur.
Quel plaisir de retrouver Lilli des Bellons… lointain parent de Claude Boyer dont l’arrière arrière grand-père Benoît quitta son Rhône natal pour venir s’installer à Auriol (13) où il épousa Nathalie, une fille du coin par qui il cousine avec l’ami de Marcel….
Philippe Natalani
Napoléon
Il traverse la région empruntant un itinéraire qui deviendra… la Route Napoléon !
C’est le samedi 4 mars 1815 à midi, que Napoléon entre à Digne-les-Bains par la rue de la Mère-de-Dieu. Il s’installe à l’auberge du Petit Paris, où il déjeune avec les notables tandis que sa troupe bivouaque sur le Pré-de-Foire et au cours des Arès.
C’est à L’abbé Jules Chaperon, curé de la Martre que l’on doit la paternité de l’appellation “Route Napoléon” . En 1913, en tant que président du syndicat d’initiative d’Artuby, il présente à la préfecture, une demande pour que la RN85 soit baptisée “route Napoléon”. En 1930 se tient à Golfe Juan un congrès de tous les syndicats d’initiative établis le long de la N85 et dont le but est de mettre en valeur l’intérêt touristique et historique de la route, l’idée de la Route Napoléon est portée par le syndicat d’initiative de Grenoble.
Dès lors, les Ponts et chaussées réaliseront les derniers aménagements qui vont permettre aux automobiles d’accomplir l’ensemble de son parcours. Au cours de l’été 1932 la route est inaugurée par G. Gourdeau, sous-secrétaire d’État aux travaux publics et au tourisme. À noter que de multiples monuments et plaques jalonnent cette route touristique, rappelant le passage par cet itinéraire de Napoléon revenant de l’île d’Elbe.
Le camp des Milles.
Ouvert en septembre 1939 dans une briqueterie désaffectée proche d’Aix-en-Provence, il a été le plus grand camp d’internement du sud-est de la France.
Dans un premier temps, y résident des Allemands réfugiés en France et fuyant le régime nazi. À partir d’octobre 1940, les premiers juifs et des combattants espagnols y sont internés par Vichy. Au cours de l’année 1942, le camp des Milles constitue le point de départ de convois de Juifs pour Drancy, puis Auschwitz où ils seront exterminés.
En 1989, l’État acquiert la propriété d’une partie de la briqueterie et les travaux de restauration commencent. Inauguré le 27 février 1997 par le ministre des Anciens combattants, il est le seul grand camp français d’internement et de déportation encore intact et accessible au public. C’est aujourd’hui un musée d’Histoire et des Sciences de l’Homme unique en France qui permet de comprendre comment les discriminations, les racismes, l’antisémitisme et les extrémismes peuvent mener au pire.
Un lieu de mémoire à voir absolument et à faire découvrir aux jeunes générations pour que de telles exactions ne se reproduisent plus jamais…
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Alain Salvat
Carnaval à Grasse
Siéu l’aspre mes de mars, pas plus tard fau coumença de laboura, rebrounda l’oulivié davans ploure, e pouda lei plantié.
(Je suis l’âpre mois de mars, pas plus tard faut labourer, avant la pluie émonder l’olivier, et tailler la nouvelle vigne).
Le nom de Mars provient du dieu romain de la guerre Mars qui était aussi le protecteur des récoltes et des troupeaux lorsqu’il ne guerroyait pas.
Carnaval débute en février mais s’étend aussi sur le mois de Mars. Les bombances de Carnaval, avec les aliments flatulents qu’on y introduisait, assuraient le contrôle des souffles naturels, souffles à l’image des âmes errantes des morts qui rôdaient dans les vents en cette période de l’année. C’est donc à l’intérieur de ce mécanisme symbolique qu’on doit situer la danse des soufflets qu’on exécutait jadis en Provence et que l’on cherche à faire revivre, parfois en tentant de l’imposer (elle n’était pas notre tradition locale).
Voici ce qu’en disaient les joyeux danseurs dans un de leurs couplets :
Chaque danseur soufflant avec un gros soufflet plein de farine au derrière de celui qui le précédait libérait les âmes des morts qu’il portait en lui ; tel est le symbolisme de la danse des soufflets !
Grasse retrouve l’ambiance du Carnaval d’autrefois : pas de gigantisme, pas de mercantilisme, juste de la joie, de la dérision de l’ambiance “bon enfant”. Seuls les travestis traditionnels sont de mise : pas de zorro, fées, etc. du commerce, mais des sorcières vêtues de haillons, des arlequins, polichinelles, pétassou (personnage vêtu de morceau de chiffons), ivrognes, juges, bourreaux pour respecter la tradition provençale.
Autrefois, point de confettis, mais de la farine. Pendant la période de Carnaval les tabous, les hiérarchies sont transgressées, les ordres confondus…
[…] Dans la vieille ville (rue droite, rue Amiral de Grasse, place de la Foux, boulevard du Jeu de Ballon), Carnaval sera accusé de tous les maux du monde, jugé par son peuple et condamné. Un adieu lui sera fait dans la folie des farandoles et il sera brûlé.
Mo Lalario
L’utilité du provençal à l’école
“…Il est peu de personnes qui ne soient persuadées que le mot “rail” (base principale des chemins de fer) est un emprunt fait aux Anglais. Nous, Provençaux, nous n’ignorons pas qu’il a été tiré par nos voisins d’outre-Manche du mot “rais”, qui signifie “rayon, ligne”. La langue anglaise s’en est emparée en l’altérant, et nous avons eu la naïveté de l’adopter , de le franciser à notre tour.
De même le mot “tunnel” qui vient de “Tonnel (cascade, voûte)” ; le mot “wagon” qui vient de “Vaguar”, aller çà et là, se diriger de côté, courir le pays ; Doock, qui n’est qu’une altération de “Dorc”, qui signifie “bassin’. Enfin si l’on veut se rendre compte de la légèreté avec laquelle on a traité les dialectes locaux en Provence, on n’a qu’à jeter un coup d’oeil sur la carte d’Etat-Major.
On y voit un petit pays situé dans la banlieue de Marseille, mal famé, peu sûr à certaine époque de notre histoire et que l’on désignait sous le nom de “lou pas de l’ancié” (en français, le pas de l’anxiété, de la crainte) et que l’officier chargé de dressé la carte de cette partie du département , dans son ignorance du provençal, a traduit par “le pas des lanciers”. C’est une erreur grotesque, car on ne voit pas bien ce que les lanciers auraient pu faire là. Enfin, on tenait aux lanciers, et on les a gardés. ….”
H. Oddo De l’utilité des idiomes du Midi (Paris – Le Soudier – 1898).
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