La Gazette de Passadoc – N° 43

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  • Les QUIZ !
  • On raconte un peu… beaucoup… passionnément…
    Un naufrage oublié… Une autre histoire de bateau… L’occupation italienne dans le Var… Le sac du berger… Le pont du Gard… Faire la buée…
    La levée des tridents… En attendant Noël…
  • Quelques images d’ici, d’ailleurs, d’un peu plus loin…
  • La bibliothèque de Passadoc

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Claude Boyer

Un naufrage oublié

Le 7 juillet 1892, à 6 h 30, l’îlot du Planier à quelques encablures au large de Marseille est témoin de l’abordage suivi du naufrage du paquebot Maréchal Canrobert par le cuirassé Hoche, puissante forteresse flottante qui participe à des manœuvres militaires dans la rade.

Ce naufrage tombé dans l’oubli n’a été remis à jour qu’en 2008 par la découverte, grâce au sous-marin Remora de la Comex, de l’épave gisant par 110 m de fond. C’est en 2011 que des plongeurs posent leurs palmes sur le navire.

Le Maréchal Canrobert est l’un des huit navires de la compagnie Valery de Bastia. Construit en 1872 par les chantiers navals de Greenock, en Grande Bretagne, il mesure 75 m de long pour 9 de large et 7 de tirant d’eau. Il jauge 1 211 tonnes et est propulsé par une machine à vapeur de 1 000 chevaux qui lui autorisent une vitesse de 15,5 nœuds, soit quelque 30 km/h.

Les faits

En ce début juillet, la Marine Nationale fait des essais de vitesse dans la rade lorsque, vers six heures et demie, elle se trouve sur la route perpendiculaire à celle suivie par le paquebot Maréchal Canrobert, allant de Bône à Marseille avec 112 passagers.

Le paquebot, dissimulé par la fumée intense des navires de l’escadre que le vent emporte vers lui, n’est aperçu qu’à une faible distance par cuirassé Hoche. Le commandant du Maréchal Canrobert voyant le Hoche à bâbord, se conforme au règlement maritime international et continue sa route. Cependant, d’après les témoins, une certaine hésitation se manifeste dans la manœuvre du Hoche si bien que le rostre blindé du cuirassé vient transpercer la coque du paquebot.

À ce moment tous les passagers dorment encore et la secousse formidable qui ébranle le navire, les réveille. On imagine aisément la panique qui se produit alors. Les cabines sont évacuées en quelques minutes et la montée sur le pont se fait au milieu des cris de détresse. Tout le monde est en tenue de nuit et personne n’a seulement tenté de sauver ses biens.

Déjà une partie de l’avant du navire disparaît sous les flots. Les deux navires étant désolidarisés flottent bord contre bord et les secours s’organisent. Le Maréchal Canrobert est amarré solidement au cuirassé ce qui permet aux passagers d’être immédiatement transbordés sur le navire militaire.

Les deux commandants ordonnent des recherches à bord du paquebot et une fois assurés qu’il n’y a plus un seul être vivant sur le navire, on coupe les amarres retenant le navire blessé qui coule aussitôt. Il s’est passé à peine un quart d’heure depuis l’abordage.

Sur le pont du Hoche on fait procéder à l’appel des passagers et de l’équipage du navire naufragé. L’absence de cinq passagers est constatée. Les cinq victimes du naufrage sont deux militaires et trois enfants. Les 107 autres passagers ont été sauvés.

Sources : texte et photo Plongée info

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Philippe Natalini

Une autre histoire de bateau, celle du Landing Ship Tank 282

… bâtiment américain coulé devant la plage du Dramont à Saint-Raphaël le soir du 15 août 1944.

Alors que le LST 282 s’apprête à aborder la plage du Dramont vers 20 h 30, plusieurs avions allemands attaquent la flotte alliée. Deux bombes radio-guidées sont tirées sur les bâtiments, une d’elles perce le pont du navire, explose dans les soutes, déclenchant une succession de violentes explosions, embrasant et détruisant le navire.

Plus d’une cinquantaine de militaires furent tués ou disparurent, des dizaines de blessés ont été secourus puis amenés sur la plage. Le navire avec sa cargaison a brûlé durant toute la nuit, s’échouant à côté de la plage où il s’apprêtait à débarquer hommes et matériels.

Ce qu’il reste de cette épave (moteurs, plaques métalliques, morceaux d’armatures, …) et qu’un ferrailleur a découpé et évacué en partie dans les années 1950, est encore visible par 6 mètres de fond à quelques dizaines de mètres de la pointe d’Aiguebone, côté ouest de la plage. Cet endroit constitue un des rares sites de plongée accessible depuis la plage, sans nécessairement être équipé de matériels de plongée. Un masque et un tuba suffisent à son observation.

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L’occupation italienne dans le Var

Je partage le témoignage de Léon Landini, résistant raphaëlois de la première heure alors âgé de 17 ans, racontant ce moment si particulier qu’a été le début de l’occupation italienne.

Le 11 novembre 1942, la zone sud est envahie par les troupes d’occupation, mais ce n’est que le 12 novembre dans la journée que l’armée italienne fit son apparition à Saint-Raphaël.

Au repas du soir, après avoir vu les troupes italiennes déambuler dans les rues de notre ville, toute la famille est réunie autour de la table, personne ne parle, le silence règne et nous faisons tous la “gueule“.

Soudain mon père lève la tête et nous dit :
Mes enfants, aujourd’hui une nouvelle page de l’histoire de la Résistance vient de se tourner. Jusqu’à présent notre activité se limitait pour l’essentiel à la propagande et au sabotage de la propagande de Vichy. Mais aujourd’hui l’armée de Mussolini occupe le pays dans lequel, ou bien ou mal, nous avons trouvé refuge. En ce moment même les chemises noires se promènent en toute quiétude en France occupée. Notre devoir est de leur faire comprendre que l’on ne peut pas occuper un pays sans que son peuple ne se rebelle. Dorénavant il nous faut tuer les soldats italiens.

Ma mère sursauta et répondit :
– Mais Aristide, as-tu pensé que dans l’armée italienne il est possible qu’il y ait un de mes frères ou un de mes neveux ?
Mon père répondit :
– Oui ma Viola, mais ici ce sont des occupants, des représentants des fascistes qui nous ont obligé à quitter, à coups de fusil, le pays où nous sommes nés et il faut les contraindre à rentrer chez eux.
Roger approuva énergiquement notre père en disant que “Papa a raison, ce ne sera que par la force que nous chasserons les occupants et que la France retrouvera sa liberté”.

Quelques jours plus tard, en compagnie de son ami et camarade Oscar Marrucci, ils commencèrent leur prospection de manière à former un groupe de FTP-MOI décidés à prendre les armes, quoi qu’il en coûte, pour chasser les occupants.

Les premières bombes qui furent déposées contre les soldats de l’armée italienne, entre Marseille et Vintimille explosèrent à Saint-Raphaël en faisant divers blessés dans les rangs de l’occupant. C’est en compagnie de mon ami Jeannot Carrara que nous allumèrent les premières mèches.

Pour une parfaite information de ce qu’a été le parcours de la famille Landini, je vous conseille le livre Le fil rouge, écrit par Gilda, la fille de Léon.

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Alain Cathala

Je vous invite à regarder la vidéo, du sac du berger, sa fabrication à La Tour-sur-Sorgue (Aveyron), par Jean Pierre Romiguier. Lorsque vous cliquerez sur l’image, soyez patients : la vidéo démarre après les publicités.

Clic !… Le sac du berger

Jeanne Monin

Le sac était posé sur le petit muret de pierres et Vincent, celui de la ville, monté pour la journée à l’estive, avait voulu lever le rabat…

– On n’ouvre jamais le sac d’un berger, Monsieur… parce que sous la gourde d’eau, le quignon de pain et le morceau de fromage enveloppé dans un linge, il y a toute la vie du berger… tous ses souvenirs… son premier été à l’alpage, ses premiers mois de petit pâtre… Lui, il rêvait de voyages mais dans la famille, Monsieur, on est berger de père en fils ; c’est ainsi.

Vous trouverez le rire de Mylette… Elle avait les yeux couleur de ciel et des cheveux couleur de soleil ; elle les nouait pour la traite du soir mais il y avait toujours quelques boucles qui s’échappaient… Ils devaient se marier à l’automne qui suivrait ses vingt ans… Seulement, un soir de gros orage, elle a voulu aller chercher une jeune brebis perdue qu’elle entendait bêler ; aveuglée par la pluie, elle n’a pas vu qu’elle s’approchait du bord de la falaise… elle a glissé, sa tête a heurté la roche… Il n’y eut point de noces.

Vous trouverez aussi des nuits éclairées par des myriades d’étoiles… Je crois même qu’au fond du sac, il y a une Cassiopée de septembre toute cabossée…

– Mais enfin, vous vous moquez ! un rire, une étoile ! Tout ça n’a pas de réalité ! Ce que vous me racontez ne sont que fariboles !

– C’est ce que vous pensez Monsieur ? Pourtant ce que je vous conte est vérité… Gardez-vous de fouiller s’il vous plaît… vous risquez de froisser les souvenirs, de les abîmer. Croyez-moi Monsieur, croyez-moi… on n’ouvre jamais le sac d’un berger.

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Le Pont du Gard

[…] Cet ouvrage d’art servit pendant près de deux siècles à la circulation d’abord tractée par des chevaux, puis à la circulation automobile. Les progrès technologiques et notamment la création de l’A9 eurent raison de son utilisation.

En 1994, on envisagea même de procéder à sa destruction. Pourtant aujourd’hui, il est l’heureux témoignage d’un homme de l’art d’exception du nom d’Henri Pitot [ingénieur languedocien] et permet aux troupeaux de touristes, aux amateurs d’antiques d’être au plus près du chef d’œuvre romain, d’admirer ses usures du temps, sans rien dépareiller à la beauté du site.

Texte F. Bertrand- Montpellier

Claude Boyer

Henri Pitot est un enfant du pays, il est né à Aramon, à quelques kilomètres du Pont du Gard, en 1695. Ingénieur en hydraulique, il invente le tube de Pitot destiné à mesurer la vitesse des fluides ; l’air étant un fluide, c’est son invention qui est encore utilisée aujourd’hui pour mesurer la vitesse des avions de ligne… c’est le fameux tube de Pitot, rendu tristement célèbre lors de l’accident du vol AF 447 Rio-Paris en 2009.

Enfin pour la petite histoire, le parapet du pont Pitot a été restauré au début des années 2000 par mon fils tailleur de pierres chez les Compagnon du Devoir du Tour de France alors qu’il travaillait à la carrière de Vers-Pont-du-Gard.

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Mo Lalario

Faire la buée…

Ce texte est généraliste mais sans doute quelques Passadociens pourront-ils l’alimenter de toutes les nuances du Pays d’Oc.

Autrefois, faire la lessive se disait “faire la buée” ou “faire la bue”, termes à l’origine de l’étymologie de buanderie et de buerie.

Dès le XIIe siècle, la lessive du gros linge s’effectue une fois l’an, après les fêtes de Pâques. Puis, les lessives sont devenues plus fréquentes. Au début du XIXe siècle, on parle des “grandes lessives” ou “grandes buées” qui s’effectuaient au printemps et à l’automne. Après un long et dur travail de préparation et de coulées du linge dans les buanderies, le linge était rincé au lavoir. Les grandes lessives d’autrefois s’effectuaient généralement aux époques où il y avait peu de travaux aux champs.

Au XIXe siècle, les lessives prenaient plusieurs formes : Les grandes lessives ou “grandes buées” (“bugado” du celte bugat, lessive) étaient des opérations d’envergure, qui avaient lieu une fois à l’automne et une fois au printemps. On comprend pourquoi les trousseaux de l’époque étaient aussi volumineux. Dans les familles aisées, une grande buée pouvait compter, en moyenne, 70 draps, autant de chemises, et des dizaines de torchons et de mouchoirs. C’était l’occasion de s’entraider entre voisines.

Les petites lessives ou “petites buées” avaient lieu une fois par semaine, généralement le lundi, pour des petites quantités de linge, essentiellement des vêtements. Le linge était lavé chez soi puis on venait le rincer au lavoir.

Les familles plus aisées faisaient appel aux lavandières, des laveuses professionnelles, qui allaient au lavoir tous les jours. En fonction du volume de linge à laver, les grandes buées duraient plusieurs jours, généralement trois appelés “Purgatoire”, “Enfer” et “Paradis”.

Au premier jour, nommé “Purgatoire”, avait lieu le triage puis le trempage : dans un cuvier, on disposait le linge en couches. Une fois rempli, le cuvier était rempli d’eau froide. Le linge y trempait toute la nuit pour éliminer un maximum de crasse.
Le deuxième jour, nommé “Enfer”, on vidait l’eau de trempage, puis on procédait au “coulage” en arrosant régulièrement le cuvier avec de l’eau de plus en plus chaude, puis bouillante, parfois parfumée avec des plantes aromatiques (lavande, thym, ortie, laurier selon les régions), l’eau s’écoulant par la bonde au fond du cuvier. Ce jour était appelé “l’Enfer” à cause des vapeurs qui se dégageaient du linge bouilli une bonne demi-journée et touillé de temps à autre à l’aide d’un grand pieu solide.
Le troisième jour, nommé “Paradis”, le linge refroidi était conduit au lavoir pour y être battu (le battoir permettait d’extraire le maximum d’eau de lessive), rincé et essoré. Quand ce travail était terminé, le linge était alors ramené au foyer pour y être séché. Le linge retrouvait sa pureté originelle, d’où le nom de “Paradis” donné à cette journée.

Ces grandes lessives d’autrefois donnaient lieu à de grandes fêtes, avec repas festifs, souvent préparés par les grands-mères…

Source : Texte “Esprit de pays”

Myrmyr de Comps

– Dans ce descriptif, il manque la cendre qui lavait. La lessive ne se faisait pas seulement à l’eau.
Dans le Var, la lessive, c’est la bugade.

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Jack Dou Martegues Grande

La levée des Tridents

Clic !… Arrivée des gardians devant les arènes de Nîmes

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En attendant Noël…

Dans la pièce à côté de sa chambre, Petit Jeannot entend murmurer… L’enfant se lève et doucement, tout doucement, il s’approche… On dirait qu’une flamme réchauffe les santons de la crèche…

Source Provence.TV.fr

Clic !… L’histoire de Petit Jeannot

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Maryse Laugier

Fréjus

Le monument de l’abbé Sieyès, ecclésiastique homme politique,
Auteur de Qu’est-ce que le Tiers État ?

Caille – Alpes Maritimes… Joli village au pied du Barroux (église du 18e siècle)

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Danièle Duarig

Molines-en-Queyras (Hautes Alpes – Photo Anaïs Garcin)
La neige arrive…

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Henri Étoile

Toulouse – Le Jardin royal…

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Philippe Levieux

Conques – Aveyron

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Gilles Baratini

Bouquetins des Alpes – Parc du Queyras

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Patricia Tritiapart Gueirard

Château Le CastellasForcalqueiret (Var)

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Alain Cathala

Château de La Napoule

Au pas de l’Escalette, brigade de gendarmerie – Lodève (Hérault)

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EN VENTE ICI

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