Un passadocien m’a demandé pourquoi je m’exprimais rarement en provençal dans nos lignes.
Question pertinente. Passadoc œuvre pour élargir son public, ses “followers” comme on dit en néo français…
Combien parmi vous comprennent et lisent l’occitan dont le provençal est un des dialectes ?
Si vous amis, de Passadoc m’encouragez, je publierai des textes en provençal, car je fais mienne la phrase de Frédéric Mistral “Quau ten la lengo ten la clau” (Qui tient la langue tient la clé).
Que restera t’il de la culture des pays d’Oc si nous perdons sa langue ?
Il reste une dizaine de personnes avec lesquelles je n’ai jamais parlé français. Parmi elles, mon ami Armand Ferrando de la Palud (Alpes de Haute Provence), à gauche sur la photo. Ce jour là, en 1998, avec une équipe de France 3 nous étions allés au Poil, village qui n’avait plus d’habitants permanents. Il se disait autrefois en provençal bien sûr, je traduis “le Poil, Majastres et Blieux n’ont jamais vu le bon Dieu” tant ces pays étaient (à tort) considérés comme pauvres.
Nous reparlerons d’eux, promis, au moment de la récolte du tilleul, spécialité locale ou de la venue des troupeaux.
Cette année là un habitant de Blieux m’avait dit qu’il y avait moins d’habitants au kilomètre carré dans sa commune que dans le Sahara..
Je m’aperçois que j’ai dérapé je suis parti sur la langue et j’aboutis sur la désertification ! Les deux sont en Provence sous le signe de l’abandon. Mais une langue peut retrouver des locuteurs si elle est enseignée et un pays délaissé peut retrouver des habitants si on leur donne des raisons de s’y installer.
Sont ce des utopies ?
André Abbe.