La Gazette de Passadoc n°7 : Souvenir de jeunesse et chasse à la cigale

  • Passadoc… j’aime !
  • Les QUIZ de la semaine
  • Les articles de la semaine : La langue en question… L’Ariège à l’honneur… Une belle ribaimbelle… Voyage en cuisine…
  • Le Groupe PassadocMistral… Les cigales… Monsieur Fabre… La Légion étrangère à Aubagne… Gaspard de BesseToulon 1944… Dans le maquis varois… Les jours de la vieille… Souvenir de jeunesse… “Robin des Bois”…
  • Vagabondages… Château de Hautefort… Saint-Auban et Saint-Antonin… Seillans… Cuébris… Bagnols-en-Forêt Autoire… Amirat…
  • Quelques imagesd’ici, de là, d’un peu plus loin…

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Passadoc… j’aime !

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Regardez bien : cette prestance… cette pose magistrale qui était de mise à l’époque… Vous connaissez cet homme, c’est certain !
Petit indice : il est né dans les Hautes Pyrénées.

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Il s’agit de Ferdinand Foch.

Né le 2 octobre 1851 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), c’est un général, maréchal de France et membre de l’Académie française, .

La dernière année du premier conflit mondial, au printemps 1918, il est nommé commandant en chef des forces alliées sur le front de l’Ouest. Peu avant la fin de la guerre, en août 1918, il est élevé à la dignité de maréchal de France.

Critiqué sur ses choix tactiques et accusé de conduire des offensives trop lourdes en pertes humaines, il n’est pas épargné par la disgrâce qui touche Joffre, à la fin de l’année 1916. Au bout de quelques mois, les revers subis par le général Nivelle provoquent son rappel aux plus hautes responsabilités.
Au printemps 1918, les Anglais acceptent que lui soit confié le commandement unique des troupes alliées. Surpris en mai par l’offensive allemande au Chemin des Dames, il reprend l’initiative et mène les troupes à la victoire. 

Foch reçoit son bâton de maréchal le 6 août 1918, dignité à laquelle s’ajoutent celles de maréchal britannique et de maréchal de Pologne. Le jour même de l’armistice, il est élu à l’Académie des sciences et, dix jours plus tard, le 21 novembre, à l’Académie française, à l’unanimité des vingt-trois votants, au fauteuil du marquis de Vogüé. Pas plus que Georges Clemenceau, qui fut élu le même jour que lui, le maréchal Foch n’avait fait acte de candidature, et il n’avait donc accompli aucune visite.

Il meurt le 20 mars 1929, à Paris. Il est inhumé aux Invalides.

Photo Wikipédia


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Comment s’appelle cette intrépide aviatrice ?
(Quiz proposé par Patricia Jouve).
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C’est Maryse Bastié, née Marie-Louise Bombec.
Aviatrice française, gloire du sport, née le 27 février 1898, à Limoges et morte le 6 juillet 1952 à Bron. Elle est enterrée au cimetière Montparnasse (Paris).
Elle fut la première aviatrice française à accrocher de nombreux records à son palmarès. Ses exploits furent très rapidement médiatisés. Nombre d’établissements scolaires, théâtres, rues et avenues portent aujourd’hui son nom.

Quelques dates :

  • 1925. Elle obtient son brevet de pilote sur la station aérienne de Bordeaux-Teynac (qui deviendra Bordeaux-Mérignac).
  • En 1929, elle établit un nouveau record de France féminin de durée de vol, de 10 h 30, et un record international féminin de durée avec 26 h 44.
  • 1930. Ce record lui est repris par Léna Bernstein  : 35 h 45. Bien décidée à le récupérer, Maryse Bastié décolle et se pose le surlendemain après 37 h 55 de vol. Elle a lutté jusqu’à l’épuisement contre le froid et le manque de sommeil. Elle établit ensuite un record de distance avec 2 976 km sur le parcours Paris-Uhring. Pour cet exploit, à son retour, elle reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur et Harmon Trophy américain décerné, pour la première fois, à une Française.
  • 1935. À Orly, elle crée l’école Maryse Bastié Aviation.
  • 1936. Un mois après la disparition de Mermoz, elle traverse l’Atlantique de Dakar à Natal seule à bord et déroche le record du monde féminin de vitesse pour effectuer la traversée de l’Océan Atlantique Sud : douze heures et cinq minutes.
  • 1939. Elle est “réquisitionnée” avec trois autres pilotes.
    Volontaire pour l’Armée de l’air en septembre 1939, elle est « réquisitionnée » avec trois autres pilotes, Maryse HilszClaire Roman et Paulette Bray-Bouquet pour convoyer des avions vers le front.
  • 1940. Un décret autorisant la création d’un corps féminin de pilotes auxiliaires, elle poursuit les convoyages et devient pilote avec le titre de sous-lieutenant.
    Blessée, elle est démobilisée. Lors de l’offensive allemande, elle offre ses services à la Croix-Rouge notamment auprès des prisonniers français regroupés au camp de Drancy.
    Bousculée par une sentinelle allemande, elle se fracture le coude droit ; elle en garde une invalidité et ne pilote plus. Sous couvert de son activité “Croix-Rouge”, elle recueille des renseignements sur l’occupant. À la libération, elle est promue lieutenant dans les Forces Françaises Libres.
  • 1945. Son grade est confirmé. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle est promue dans l’Ordre de la Légion d’Honneur à titre militaire.
  • Après la guerre, elle continue à voler au sein de l’Armée de l’Air.
  • 1952. Au cours d’un meeting aérien, elle trouve la mort dans l’accident du prototype d’un Noratlas, où elle avait pris place en tant que passagère.


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Photo ; Josiane Maurel-Silvy.

Cette charmante église est située dans un petit village des Alpes-de-Haute-Provence, au-dessus des gorges du Verdon… Quel est son nom ?
(Quiz proposé par Marie-Odile Beraud)..

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Il s’agit de l’église de Notre-Dame d’Entraigues située sur la commune de Tartonne (Alpes-de-Haute-Provence). Sur la photo ci-dessous, on voit la montagne du Cheval Blanc en fond.
L’église Notre-Dame d’Entraigues tire son nom du latin inter aquas (entre les eaux), en raison de sa position entre l’Asse (affluent de la Durance) et le torrent de la Salaou.
La nef et le chœur paraissent avoir été construits au XIII°siècle. Le clocher, version fidèle du modèle alpin, porte la date 1564 mais il n’a été achevé qu’en 1621 par des maçons dignois. Au XVII° siècle sont édifiées les chapelles latérales.
Divers travaux en 1863, 1865, 1892.

En 1931, lézardé par la foudre, le clocher a de nouveau fait l’objet de travaux de restauration : démolition, puis reconstruction à l’identique de la partie supérieure de la flèche et des pyramidions.




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Où peut-on découvrir cette jolie petite chapelle ? Indice : elle est dans le Var !
(Quiz proposé par Myrmyr de Comps).

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Il s’agit de la chapelle Notre-Dame de Spéluque, Beate Marie de Speluca comme on la désignait dans les anciens textes, située dans la commune d’Ampus (Var). Elle remonte au Xe siècle. Elle a été classée au titre de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, par arrêté du 26 juin 1990.
L’édifice fut, sans doute, érigé à l’emplacement d’un ancien lieu de culte païen.

Nef unique comprenant en plan trois travées terminées par un chœur semi-circulaire voûté en cul-de-four. Elle est couverte d’une voûte en berceau brisé.
La chapelle est désormais propriété (privée) de de l’Association diocésaine de Fréjus-Toulon.



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Photo : Marie-Odile Beraud

Cette fontaine se trouve dans un village où l’art est omniprésent… où l’art se perd dans ses ruelles. Comment s’appelle ce village ?
Petit indice : il est dans le Var !

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Il s’agit de Tourettes, tout près de Fayence (Var). Neuf ateliers d’artistes sont installés sur la commune.
En outre l’association AACT, à l’origine du Musée à Ciel Ouvert, organise des échanges sur les Arts au cœur des villages. “Tourrettes se met en scène” : dans les ruelles, sur les placettes, on découvre des tableaux , des sculptures. L’art s’offre à nous !


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Photo : Nicole Marie Martin

Qu’est cette étrange structure ? Indice : c’est la toiture d’un bâtiment ouvert au public qui se trouve en Aveyron… mais où ?
(Quiz proposé par Nicole Marie Martin).

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Il s’agit de la toiture de Micropolis, la cité des insectes à Saint- Léons en Aveyron. Une visite éducative pour les grands et les petits.



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Photo : Babelio

Qui est cette dame au centre de la photo ? Elle est une célébrité des Hautes Alpes où elle connut une certaine notoriété.
(Quiz proposé par Patricia Jouve).

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Il s’agit d’Émilie Carles née Allais à Val des Prés dans la vallée de la Clarée au-dessus de Briançon.
Elle est l’autrice* du récit autobiographique Une soupe aux herbes sauvages (1977, traduit en plusieurs langues) et du livre posthume Mes rubans de la Saint-Claude (1982).
Sa vie est une succession de joies, de peines, de travaux, d’efforts pour aider sa famille, protéger son cadre de vie et mener une existence conforme à son idéal libertaire et pacifiste.

*On le sait, la féminisation des noms de métiers est un des sujets de langue française qui divisent le plus. Et s’il est un cas, en particulier, qui est au centre des débats, c’est le féminin de “auteur”. 



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André Abbe

La langue en question

La langue en question


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L’Ariège à l’honneur, Perrine en or

L' Ariège à l'honneur, Perrine en or
Photo Passadoc

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Voyage en cuisine 2000 ans plus tard

Claude Boyer

Une belle ribainbelle

Pierrette Hatton ajoute : La famille Bain est entrée dans le livre Guinness des records en 1988. Jean-Marie Bain – aux manettes jusqu’en 2007 – est aujourd’hui à la retraite et toujours prêt à rendre service à Arnaud, son successeur, “parce les clients sont contents de me voir et que je suis content de les retrouver”.

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Patricia Jouve

Le chien de Mistral

Une belle histoire, sûrement un peu romancée…

Un soir d’octobre 1891, Frédéric Mistral rentre chez lui. Sur la route un petit chien au poil noir et court surgit, lui fait la fête, puis fait un numéro de cirque : triples sauts périlleux, double salto….. Mistral le chasse avec son bâton puis continue sa route. Mais le chien le suit jusqu’à son mas ! […] Le lendemain, le chien est devant la porte. Il fait à nouveau son cirque ! Bref ! Mistral finit par l’adopter ! Il l’appelle “Pan-Perdu” et une belle, très belle amitié née entre les deux ! Partout où va Mistral, le chien le suit !

Un jour, Mistral dit au chien : “Mon chien, tu commences à te faire vieux ! Il faudrait songer à ta descendance” !
Le chien s’en va et revient 10 minutes plus tard avec une chienne et des chiots ! Il avait déjà pensé à sa descendance ! Mais Mistral s’est longtemps demandé si le chien ne l’avait pas compris. Mistral adopte un des chiots qu’il appellera “Pan-Panet” ! Puis il adoptera un des fils de Pan-Panet qu’il appellera “Jean Toutouro” ! Quelques années avant sa mort, Mistral a tracé les plans de son tombeau-mausolée ! Outre, de beaux visages de Provençales et l’étoile félibréenne, le Poète a exigé qu’un sculpteur grave sur la pierre l’effigie de Pan-Perdu !

Mais écoutez le plus surprenant ! L’auteur qui relate cette histoire (en 1995) raconte qu’il se trouve aux Etats-Unis dans la ville de Buffalo Bill ! Il visite le musée du célèbre chasseur ! Et là, il constate que Buffalo Bill et Mistral se ressemblent trait pour trait !
L’auteur, Pierre Roumel, se pose des questions sur ce chien de cirque, Pan Perdu ! Il fait des recherches en Provence et apprend que Buffalo Bill est venu en Provence en 1889 avec un cirque ! Le marquis Folco de Baroncelli, invite Buffalo Bill dans sa manade après sa tournée ! Et là, Buffalo Bill, lui dit qu’il a perdu son chien de cirque à Tarascon !
Pan Perdu a parcouru des kms à travers champs, sur les routes pour s’attacher au sosie de son maître perdu !


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Mo Lalario

La chasse à la cigale (extraits)

“On m’avait dit que le meilleur moment pour cette chasse était le matin, un peu après le lever du jour. Les cigales sont alors un peu engourdies par la fraîcheur et l’humidité de la nuit et plaquées sur les branches des arbres. On n’a qu’à les cueillir les unes après les autres, lorsqu’on parvient toutefois à les découvrir, au milieu du feuillage, ce qui n’est pas toujours commode, attendu que leur coloration générale se confond avec celle de l’arbre. J’ai reconnu après de nombreuses expériences personnelles, que la capture des cigales est bien plus facile les jours de grand vent.
[…]Qu’il fasse au contraire un temps calme et chaud, que le soleil brille de tout son éclat le plus pur, et vous verrez toutes les cigales se tenir en haut des cimes, sur les cyprès, les peupliers, voler d’un arbre à l’autre à chaque instant, se poser, ébaucher quelques fredons et repartir.
[…]Pour attraper une cigale à la main, il faut se rapprocher rapidement de l’arbre sur lequel le chant vous indique où l’animal se trouve. Il faut ensuite s’arrêter et écouter attentivement pour découvrir le point du tronc ou de la branche où il se tient et cela demande une certaine attention car le chant de la cigale a ceci de particulier qu’il se diffuse dans tous les sens avec la même intensité, si bien que l’on a peine à démêler s’il vient de droite, de gauche, d’en haut, ou d’en bas.
Lorsque vous êtes parvenu à voir l’animal, vous vous avancez tout doucement, de manière à ne pas l’effaroucher. Une fois bien à portée rapprochez la main à demi fermée, par un mouvement lent et continu, jusqu’à une distance de quinze ou vingt centimètres.

Alors vous détendez brusquement le bras et refermez la main sur la cigale, à moins que ce soit à vide. Dans ce cas, l’insecte s’envole à votre nez et à votre barbe en ébauchant un cri que le dépit vous fait paraître moqueur et en y ajoutant l’insulte d’une aspersion qui vous surprends par son imprévu et son étrangeté. Le liquide dont les cigales vous arrosent est limpide et à peu près incolore… Il est le résultat de la sécrétion d’une glande noire assez volumineuse placée près de la cavité abdominale.”



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Jean-Henri Fabre.

En 1910, la France se découvre une gloire nationale qu’elle avait jusqu’ici ignorée : l’entomologiste Jean-Henri Fabre.[…]
Monsieur Fabre allumait sa pipe dans la cuisine : l’impression que me fit ce beau vieillard de quatre-vingt-six ans restera toujours gravée dans ma mémoire. Sous son grand feutre noir – son pétase, comme il l’appelle dans la langue imagée de Mistral – son masque glabre accuse un relief saisissant et ses yeux extraordinairement vifs et mobiles pétillent d’intelligence.
[…] À peine avons-nous entamé la conversation que M. Fabre me conduit dans son jardin. Et il m’arrête devant ce qu’il appelle “sa cage aux fauves”, cette caisse vitrée, sorte d’aquarium sans eau, dans laquelle il acclimata tour à tour d’innombrables colonies d’insectes divers afin de pouvoir surprendre plus aisément le secret de leur vie.
Puis je visite l’harmas, nom provençal donné à un terrain en friche. Cette vaste étendue, où poussent en broussaille, dans un chaos pittoresque, les lauriers, le thym, les chardons, les arbousiers, le pin, est abandonné aux insectes ; ils y règnent en maîtres.
Voilà le grand laboratoire en pleine nature où M. Fabre étudie, sous le ciel bleu méridional, les mœurs de tous les insectes auxquels il consacra sa vie laborieuse. Il me restait à voir son laboratoire d’expériences ; c’est là où M. Fabre utilisa un des premiers la méthode expérimentale en entomologie.
[…] Ce qui frappe le visiteur dans ce laboratoire, après les grandes vitrines et les nombreuses collections, c’est la rusticité du matériel. Quelques bocaux, quelques tubes de verre, de vulgaires terrines et pots de fleurs, des cloches de toile métallique, voilà tout le matériel dont le savant a besoin pour ses études.
(Léon Gimpel – L’Illustration – 9 avril 1910).


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Philippe Natalini

La Légion étrangère

Il y a 190 ans de cela était créé un prestigieux corps militaire français dont le centre de recrutement et le musée se situent à Aubagne : la Légion Étrangère.
Suite à la dissolution du régiment de Hohenlohe le 5 janvier 1831, le Roi Louis-Philippe 1er reprend la tradition des régiments étrangers attachés à la monarchie (Suisses, Irlandais, Hongrois, Polonais,…). Il fonde la Légion étrangère par la loi du 9 mars 1831 en vue d’encadrer les recrues étrangères, à commencer par les mercenaires suisses. Il renoue ainsi avec la tradition des régiments étrangers attachés aux rois de France. Le décret précise que la légion “ne pourra être employée qu’hors du territoire continental du royaume” (article 1er) mais cette clause sera contournée par la force des choses quand le territoire sera envahi, en 1870, 1914 et 1940.
C’est en Algérie que la Légion s’illustrera particulièrement, sous la devise “Honneur et Fidélité” ; elle obtiendra ses lettres de noblesse à Camerone (Mexique).

Ses unités sont d’abord regroupées par nationalités pour “pour faciliter le commandement”. Mais cette disposition s’avère très vite source de tensions et dès 1835, le colonel Bernelle impose l’ “amalgame”, avec le français pour langue unique de commandement.
Aubagne accueille la maison mère de ce célèbre corps d’élite avec son centre de sélection et de recrutement et depuis 1911, son musée labellisé “Musée de France”.
Ce musée du Souvenir de la Légion étrangère retrace l’histoire de la Légion étrangère depuis sa création avec mise en valeur d’armes, uniformes et trophées de 1831 à nos jours. Dans la salle d’honneur, deux vitrines sont consacrées aux fondateurs de la Légion : le Roi Louis Philippe et le Général Rollet. Les 30 vitrines de la salle des campagnes retracent les campagnes auxquelles la Légion a participé depuis sa création.
Ce bâtiment de 1 200 m², présente une muséographie très moderne, innovante et pédagogique, consacrée à l’histoire de ce corps militaire unique au monde : tableaux, portraits, armes, photos, et objets divers…

En 2013, la Légion Étrangère a fêté le 150e anniversaire de la bataille de Camerone (30 avril 1863).
“Un Passadocien, Jean Danjou, né le 15 avril 1828 à Chalabre (Aude) fut tué au combat du 30 avril 1863. Il résista à une armée de plus de 2 000 Mexicains. Il commandait alors la 3e compagnie du régiment étranger et disposait de 62 hommes seulement”.
(Note de Claude Boyer).



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À Toulon, il y a 77 ans...

Il y a 77 ans de cela, Toulon et sa population subissaient un des plus terribles bombardements aériens s’étant abattus sur la cité portuaire durant la seconde guerre mondiale. Retour sur ces épisodes effroyables pour les populations Varoises.

Au cours de l’année 1944, un premier bombardement de la ville eut lieu le 6 février ; les bombardements suivants : 7 et 11 mars 1944 . Chacune de ces opérations fut menée exclusivement par les Américains de l’US Air Force à l’aide de bombardiers du type forteresses volantes B17 ou de B 24 Liberators. Contrairement à une idée bien ancrée, les Anglais ne participèrent à aucun bombardement sur Toulon durant toute la guerre.

Le 7 mars 1944, 60 B 24 Liberators effectuent un raid en vue notamment de détruire les sous-marins Allemands U-Boot. 10 minutes après l’alerte, les fumigènes sont mis en action par l’ennemi. Toulon est noyé dans la fumée. Les dégâts dans le port sont peu importants et aucune victime civile n’est à déplorer.
Hélas, les résultats n’étant pas à la hauteur pour les alliés : le 11 mars à 11 heures 50, les bombardiers de L’US Air Force reviennent.
Le temps est clair et un vent léger souffle de l’ouest. Trois minutes après l’alerte, venant par le nord, 32 forteresses B 24 bombardent l’arsenal ; elles sont suivies par une 2ème vague de 70 appareils.

La soudaineté de l’attaque n’a pas permis à la population de se rendre aux abris. Il y aura 71 tués et 130 blessés. Deux sous-marins allemands de type U-boots ont été coulés.

À La Seyne-sur-Mer (83), il y eut 10 tués et 17 blessés. Peu avant midi, des geysers de cent mètres jaillissent de la vieille darse, les bombes tombent partout en plein centre ville, les flammes jaillissent des immeubles déjà en train de s’effondrer, alors que les magasins sont bondés d’employés et de clients.
Les “Dames de France” ne sont plus qu’un bloc incandescent inapprochable engloutissant les malheureux occupants. Les sapeurs pompiers de Toulon se battent avec courage et opiniâtreté, mais l’incendie durera jusqu’au lendemain.

Les témoins de cet évènement se souviennent de papiers enflammés qui virevoltent tels des papillons de feu dans le ciel en provenance de l’incendie des “Dames de France”. On aurait dit une neige noire. Dans le même secteur, l’immeuble adjacent fut également détruit et il y eut de nombreux dégâts aux alentours : ce bombardement a ravagé la grande Poste, l’Hôtel de Ville, le Palais Vauban… Les bâtiments du port et les quais sont en ruines. Le marteau-pilon américain est passé ! Une fois de plus, du fait de leur grande imprécision, les “alliés” ont tué plus de civils innocents que d’Allemands.

D’autres bombardements suivirent, le 29 avril 1944 puis les 5 et 11 juillet et enfin le 6 août 1944. On estime que 47% des immeubles de la ville ont été détruits à la fin de la guerre consécutivement aux 8 bombardements qui ont visé Toulon entre 1943 et 1944. N’oublions jamais le martyr enduré par les populations civiles de ce secteur toulonnais …


Maquis 1944

À partir de février 1944, Gleb Sivirine prend le commandement du maquis varois de l’Armée Secrète (AS) qui portera son nom de résistance, Vallier. Ce chef maquisard tiendra un journal de cette période. Voici ce qu’il écrivait le 13 mars 1944, et qui donne une idée de son quotidien à cette époque.

[…] J’aurais voulu essayer ma mitraillette sur un gibier d’importance, un sanglier ou un Boche par exemple, mais en désespoir de cause, je me suis amusé à faire du tir à la cible. Elle tire fort bien et à 25m, j’ai transpercé un chêne épais de 4 doigts. C’est dommage que le crâne du sanglier ne se soit pas trouvé à la place de l’arbre ! Le matin, nous avions fait une corvée pour aller chercher des armes et des munitions suffisantes pour armer tout mon monde et cette après midi, j’ai fait la distribution à chacun. Maintenant j’ai vraiment des soldats sous mes ordres et si l’occasion s’en présente, je n’ai nullement l’intention de refuser le combat, s’il y a des chances sérieuses de victoire.

Évidemment, je ne suis pas assez fou pour attaquer 200 adversaires, mais jusqu’à 50, on ne se dégonfle pas…D’ailleurs, il est heureux que nous soyons armés, car si on ne nous déménage pas assez rapidement d’ici, il va y avoir sûrement du grabuge. Il commence à y avoir trop de gens des environs qui savent que nous sommes là, et ça finira bien par arriver jusqu’à des oreilles que ce bruit ne laissera pas indifférentes.

J’ai pris pas mal de munitions, 250 coups par homme et 500 cartouches de mitraillette pour Dominique, François, Vincent et moi, 500 pour chacun s’entend. Comme le tout fait un beau poids, j’ai recommandé aux hommes de s’alléger le plus possible, et quant à moi, je ne garde que le strict minimum de mes affaires.

Mes tendances vers la vie dépouillée prévalent largement en ce moment sur mes habitudes de confort et c’est sans aucun regret que je vais renvoyer la majeure partie de mes affaires. Je garde le sac de couchage, 2 chemises, 2 caleçons, de quoi me laver, la pharmacie (plus pour les autres que pour moi) et les munitions. Des chaussettes aussi, évidemment. Comme seul luxe: du papier, mes deux cahiers et mon stylo. Cette fois j’ai vraiment pris l’habitude d’écrire, et c’est le seul moment de vie intellectuelle, si l’on peut dire, que je puisse me donner. Ma vie active est si chargée que si je me mettais à lire (2 ou 3 ont quelques bouquins), je ne pourrais plus trouver le temps d’écrire. Alors, je ne lis pas.

Ce matin, à la fin de l’appel, j’ai fait mettre tout le monde au garde à vous, j’ai fait sortir Claude des rangs, et j’ai lu la première citation à l’ordre du maquis: “excellent sujet, … par son sérieux au travail et son ardeur, … son désir d’apprendre, … fera plus tard un bon chef” etc. Ils sont tous restés un peu ahuris. C’est d’ailleurs vrai que c’est un très gentil garçon, un petit Parisien (plus exactement de la S. & O.) de 20 ans, d’une correction exemplaire, toujours avide d’apprendre et je le crois plein de cran. Il m’a déjà demandé de le considérer comme volontaire pour tout et je crois qu’il est un des éléments les plus sûrs que j’ai parmi les jeunes. Je lui ai confié un Mauser, et je sais que ça a fait tiquer parmi certains, et cela bien qu’il n’ait jamais tiré ni au Lebel ni au mousqueton. Ma foi, j’ai confiance et je n’ai pas l’impression de me tromper sur son compte. Il a déjà un bon sens des responsabilités, et prend très au sérieux toutes les missions que je lui confie.

Je vais si cela continue, finir par devenir sûrement insupportable lorsque je retournerai dans la vie civile. Ici, je fais le capitaine du navire, seul maître à bord après Dieu, je fais le médecin, je décide en unique et dernier ressort de toutes choses, quelles qu’elles soient. Et il y en a de bien diverses et de bien inattendues. S’occuper de la santé physique, de la santé morale de gens si différents, n’est pas une mince affaire et c’est une expérience qui sûrement m’aura enrichi.

Leit-motiv ou antienne comme on veut: comme tout ça irait mieux, comme tout me semblerait plus facile s’il me venait une ou deux lettres, ces lettres dont j’ai rêvé toute la nuit. Moi qui ne rêve jamais d’une façon nette, j’ai dû passer ma nuit à ne rêver que de ça. Je me rappelle que pour finir j’abattais deux inspecteurs qui ne voulaient pas me donner mon courrier. Le patron va me faire devenir sanguinaire ! Il est bientôt 7 heures et je n’y vois plus. On va aller à la soupe”.

N’oublions jamais les sacrifices consentis par ces jeunes épris de justice et de liberté.

Claude Vallier

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Les jours de la vieille…

Conte de Provence

Dans un hameau niché au cœur de la Provence, après un hiver peu rigoureux, une vieille se moqua du mois de février, parce que ce dernier n’avait pas été très rude. Le mois de février en fut très vexé, et demanda au mois de mars de bien vouloir lui prêter trois jours.
Ainsi, durant ces trois jours, le mistral se leva et devint violent, emportant tout sur son passage, la grêle se mêla aux rafales de vent pour donner un temps si épouvantable que toutes les bédigues (jeunes brebis) de la vieille moururent.

La vieille se lamenta quelques jours, puis décida d’acheter des vaches, bien plus solides selon ses dires que ses bédigues. Vers la fin du mois de mars, la vieille se vanta d’avoir gardé ses vaches en bonne santé et d’avoir ainsi pu éviter les humeurs capricieuses du mois de mars.
Ce dernier se vexa à son tour, et s’en retourna vers le mois suivant, avril, afin de lui demander quatre jours supplémentaires. Des gelées tardives s’abattirent alors sur le hameau, et brûlèrent la végétation. Pour survivre, les bêtes s’entretuèrent, et périrent.

Depuis, durant les jours de la vieille, soit durant les 3 derniers jours de février et les 3 premiers jours de mars, ainsi que pendant les 4 derniers jours de mars et les 4 premiers jours d’avril, on peut encore entendre les plaintes de la vieille dans les campagnes provençales. L’hiver rappelle ainsi qu’il peut être très rude, même si on s’achemine tranquillement vers le printemps.

La vieille, la vieio, représente la nature en Provence.



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Mireille Pinto

Souvenir de jeunesse…

On le rencontrait dans notre forêt surtout vers la seconde moitié du 19e siècle. Il effectuait des saignées dans les pins (cares) et récoltait la gemme (résine) qui s’en écoulait, dans des pots de résine fixés aux arbres.

À l’époque, le métier de résinier ou gemmeur (en gascon, rosinèir ou gemèr) est un métier pénible. Il faut arpenter les forêts du soir au matin et ce tout au long de l’année pour un salaire parfois dérisoire. Le résinier n’est pas propriétaire des pins dont il s’occupe. Il est payé en général sur la moitié de la vente de la résine, l’autre moitié étant pour le propriétaire qui fournit le matériel notamment les pots de résine et une cabane pour abriter le résinier et sa famille en pleine forêt.

Le résinier a ses propres outils dont il prend très grand soin. En janvier et février, il enlève les morceaux d’écorce du pin et place en dessous le pot pour pouvoir recueillir plus tard la résine. Le pin est alors cramponné et écorcé. À partir du premier mars, il pratique la pique avec une sorte de hache appelée le hapchot. Il entaille l’aubier (partie de l’arbre juste sous l’écorce) pour sectionner les canaux résinifères et assurer un débit de résine suffisant qui sera recueilli dans le pot. La saignée ainsi obtenue s’appelle la care.

Un pin peut comporter plusieurs cares. De la care, la gemme (résine) se met à couler, mais au contact de l’air elle cristallise lentement. Le résinier est donc obligé de rouvrir la blessure de l’arbre tous les sept jours. Lorsque les pots sont pleins, les femmes, dont c’est principalement le travail, récoltent la résine. Cette opération s’appelle la ramasse ou l’amasse. Ces pots sont transvasés dans des bidons en tôle, des couartes ou escouartes d’une contenance de 10 à 12 litres. Puis c’est dans des barriques qu’est versée la gemme avant d’être expédié à la distillerie la plus proche.
Il y a cinq récoltes par année de gemmage, la dernière intervient au début du mois de novembre. Souvent les gemmeurs entretiennent la forêt durant l’hiver ce qui leur permet de recevoir un salaire complémentaire.

On devient résinier par tradition familiale. On est résinier de père en fils. Cette transmission orale et pratique des gestes et des techniques dure près de trois années avant de devenir un bon gemmeur. Le rôle des femmes a toujours été très important, au point que l’on parlait fréquemment de “couple de résiniers”. Il faut savoir que pour gagner sa vie, un résinier devait gemmer environ 6000 à 7000 pins par semaine. Dans ces conditions, le ramassage de la résine incombait très souvent à la femme du résinier, ou même parfois à sa mère, lorsqu’il était encore célibataire.

Le gemmage disparaît peu à peu, face à la concurrence des pays où la main d’œuvre est moins chère et surtout à la concurrence des produits pétroliers qui se substituent à la colophane et à l’essence de térébenthine. Il disparaît vers la fin des années 80.




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Philippe Kreiter

Voilà la petite histoire du fameux “Robin des bois” provençal

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Gaspard_de_Besse.jpg.



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Gilles Barattini


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Dom Puig

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Philippe Levieux


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Stéphane Quié

Château de Limargue (Autoire – Lot)



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