MISE A JOUR : Jean-Paul Bouquier (Association pour Sainte Victoire) nous fait profiter de la carte de 1944 et propose trois documents pour organiser une randonnée dans le massif (voir en fin d’article).
1898, premier tracé sur la montagne Sainte Victoire. Depuis, les travaux se perpétuent pour préserver ce site du pays aixois raconte Jean-Paul Bouquier.
La découverte des itinéraires de parcours des montagnes et la volonté de les faire connaître pour faire partager leur intérêt, peuvent être datées de la création de la première association française d’alpinistes, le Club Alpin Français, en 1874. C’est ainsi que sur Sainte-Victoire, le tracé noir qui passe par la Grotte aux Hirondelles, le plus souvent appelée Garagaï, a été balisé dès 1898. Le tracé vert qui aboutit aussi au Garagaï, a été le premier « itinéraire d’escalade » du versant sud, découvert par Antoine Forcioli en 1913.
Par la suite le balisage des itinéraires de randonnée s’est étendu à de nombreux itinéraires plus faciles, de façon à orienter les visiteurs à travers les terrains privés agricoles ou forestiers avec l’assentiment des propriétaires et le CAF l’entretenait périodiquement à partir de 1928. Les parcours étaient signalés dès les boulevards d’Aix où des panneaux avaient été implantés aux carrefours des trois voies d’accès à la montagne. Il ne reste plus que celui de l’avenue Sainte-Victoire (voir photo ci-contre).
La plaque du Club Alpin Français indiquant depuis Aix l’itinéraire vers le Prieuré
La plaque du Club Alpin Français indiquant depuis Aix l’itinéraire vers le Prieuré
Photo : Jean-Paul Bouquier
Le guide des Excursions de Sainte-Victoire et du Plateau du Cengle, publié en 1944 par Henry Imoucha, comprenait une carte du réseau des itinéraires balisés. Son édition a été renouvelée trois fois ! Ce document peut être téléchargé sur ce lien.
L ‘Association des Excursionnistes Provençaux, association de randonneurs constituée en 1946, s’est fortement mobilisée avec le CAF pour entretenir le balisage des tracés sur l’ensemble des versants du massif. C’est elle qui met à jour et publie la carte des itinéraires de randonnée. Jusque dans les années 80, il n’y avait pas de règles bien définies pour la dimension des balises. C’est ainsi qu’il reste encore la trace de marques de peinture de vingt à cinquante centimètres peu esthétiques. Aujourd’hui, on préfère mettre davantage de balises, mais plus discrètes
“La Sainte Victoire” – Paul Cézanne
Peinture / Painting
Une première prise en charge des itinéraires de randonnée par les pouvoirs publics a vu le jour grâce à la loi de décentralisation de 1983 qui a donné aux départements la responsabilité d’établir un Plan des Itinéraires de Promenade et de Randonnée (PDIPR). C’est le service des équipements de la Direction Départementale de l’Equipement qui a entrepris de recenser les itinéraires à inscrire dans le PDIPR en demandant un accord formel des communes et des propriétaires concernés. Une convention, déchargeant les propriétaires de leur responsabilité et de l’entretien, leur a été proposée. Cette démarche n’a pas été admise par certains propriétaires. Cependant, avec la création des Parcs Départementaux, le PDIPR s’est accru de plusieurs itinéraires sur le domaine public (balisage jaune).
Depuis sa création en 1990, le syndicat de gestion du massif, le Grand Site Sainte-Victoire, et maintenant la Métropole Aix-Marseille-Provence, anime une instance de concertation, le comité technique randonnée, où l’ensemble des intervenants professionnels, notamment les services départementaux, et des intervenants associatifs – pas seulement aixois (comité départemental de la randonnée)-, font chaque année un examen de l’état du balisage de la centaine d’itinéraires du massif et élaborent un programme d’entretien en se répartissant les travaux. Cette réunion est aussi l’occasion de recenser les principales dégradations des sentiers et là aussi, de mobiliser l’action des bénévoles, regroupés depuis le grand incendie de 1989 autour de l’Association Pour Sainte-Victoire, sur des travaux d’élagage et de lutte contre l’érosion.
Dans les années 90, des chantiers importants ont fait appel aux élèves de l’école d’ingénieurs des Arts et Métiers. Plus récemment, ce sont les élèves en BTS au Lycée agricole de Valabre, qui sont venus faire des travaux pratiques évalués, sur certains tronçons proches de la route. L’augmentation de la fréquentation engendre une détérioration de plus en plus marquée des itinéraires les plus accessibles. Des opérations lourdes de stabilisation et de protection de ces sentiers sont nécessaires et les interventions des associations ne sont pas suffisantes. Les personnels du département et du GSSV prennent en charge certains travaux selon leurs disponibilités. Mais les plus importantes opérations sont confiées à des entreprises (Col des Portes, Venturiers, Pas des Dinosaures, Pas de l’Escalette …).
Jean-Paul Bouquier
Secrétaire de l’Association pour Sainte-Victoire
A VOIR AUSSI :
Le site de l’Association pour Sainte-Victoire
A LIRE AUSSI :
Trois documents sont disponibles pour organiser une randonnée dans le massif :
– la carte AEP
– le Topoguides « La montagne Sainte-Victoire à pied »
– le « guide des randonnées pédestres Sainte-Victoire Edisud. »
Trois documents sont disponibles pour organiser une randonnée dans le massif