On croit souvent que les vieux outils ou machines agricoles, qu’ont peut voir dans les musées de traditions populaires ou trouver dans la poussière des remises, ne servent plus depuis l’an pebre. C’est faux…
Dans un de nos quiz, il a été récemment question d’un ventaire (ou ventarello), en français “tarare“, qui permettait de vanner les céréales, de séparer les grains de la paille.
Je viens de retrouver une de mes photos prises en 1989 au Vernet (Alpes de Haute Provence). Monsieur Lombard et son fils Guton (devenu un ami) vannaient leur avoine à l’aide de leur ventaire… ventaire est aussi, en provençal, le nom de celui qui fait le travail..
Les Lombard ne faisaient pas une démonstration pour les besoins du photographe ! Ils vannaient leur avoine pour la donner à manger à leurs chevaux (aux moutons on donne plutôt de l’orge).
Les chevaux sont chez eux dans ces pays de moyenne montagne entre Digne et Barcelonnette. Non loin du Vernet, à Seyne les Alpes, on élevait des juments qui, montées par des ânes, donnaient naissance à des mulets qui après avoir été dressés, étaient vendus dans toute la Provence.
Un peu d’argot:
A propos de l’avoine: en français “avoir du blé” c’est être riche. En provençal, être riche c’est “aguer de civada“, avoir de l’avoine. Civadier ou Sivadier (le producteur ou le vendeur d’avoine) est un nom de famille.
Jean-François Sivadier est un metteur en scène de théâtre que je n’apprécie pas particulièrement. J’ai souffert, spectateur, à une de ses mises en scène, “la Vie de Galilée” de Brecht (je suis sorti du sujet, une fois de plus).
André Abbe.