Marie Bartête – Matricule 107

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La seule photo connue de Marie Bartête (Propriété de Franck Sénateur – Historien)
Marie Bartête naît le 25 février 1863 à Monein, dans les Pyrénées Atlantiques. Abandonnée par sa  mère, elle est très vite entraînée dans une délinquance nécessaire à sa subsistance, le bagne l’attend

C’est ainsi que Marie fut l’une des trois dernières femmes bagnardes de Guyane.  Elle a passé 50 ans de sa vie dans ce lieu aujourd’hui encore hanté d’histoires terrifiantes.

Dès son plus jeune âge, Marie livrée à elle même, complètement désocialisée, privée de vie affective et de pain quotidien plonge dans une vie de chapardage et petits larcins qui la font condamner à de nombreuses reprises. Ces récidives l’entraînent, petit à petit, vers une plus grande délinquance.

Entre 1887 et 1888, Marie purgera plusieurs mois de prison. Le cumul des méfaits la voit bientôt condamnée à une lourde peine et vient nourrir ce principe de la « récidive » en appliquant la loi du 27 Mai 1885, sur la « Relégation des récidivistes »
Ses trois condamnations (1883 – 1884 – 1885) punissent ainsi Marie de cette loi cruelle.

Une Loi terrible supprimée en 1907.

La relégation consistera dans « l’internement perpétuel » sur le territoire des colonies ou possessions françaises. Elle a pour objectif d’exiler définitivement en Guyane ou en Nouvelle-Calédonie, les multirécidivistes, ceux qui ont accumulé de petits délits.
Il s’agit d’hommes et de femmes de plus de vingt-et-un ans et de moins de soixante ans qui sont envoyés au bagne à l’issue de leur peine de prison en métropole

La relégation des femmes, qui – pour la plupart, mouraient dans les cinq ans suivant leur arrivée au bagne – fut supprimée en 1907. Ainsi partaient pour le bagne deux sortes de criminelles : les filles seules, abandonnées, sans ressources, domestiques ou journalières, le plus souvent coupables d’infanticides, et d’autre part, les forts caractères, les meurtrières et incendiaires, les révoltées qui, souvent condamnées à de longues peines, comprenaient qu’elles ne retrouveraient jamais la liberté. Les premières étaient très demandées par l’administration pénitentiaire, parce qu’on les savait soumises, capables d’être de bonnes mères, “récupérables” en un mot.

Hospitalisée le 28 février 1938, Marie Bartête livre sa dernière bataille contre la maladie.
Le 13 mars 1938, à 76 ans, elle s’éteint d’épuisement et meurt, « par suite de cachexie sénile » à l’hôpital de Saint-Laurent.

Claude Boyer

Source: FR3-Régions

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