Article publié le 24 novembre 2020, mis à jour le 6 décembre 2020
Marseille est régulièrement à l’affiche, sur Passadoc et au cinéma. Mais qu’en est-il de la Marseillaise à l’écran ? André Abbe explore les films qui mettent l’hymne national La Marseillaise à l’écran.
Et pour se mettre en appétit, un petit tour au Mucem. L’exposition temporaire du Mucem parlait de cinéma. Nous vous recommandons plusieurs expos à venir.
Revoir Marseille et son Mucem
Lorsque nous serons enfin débarrassés de la COVID 19, j’irai volontiers faire brûler un cierge à la Bonne Mère… Je fais partie de ceux qui hésitent à se déplacer et qui se comportent parfois de façon peu cohérente.
Je suis allé récemment au Musée Archéologique d’Arles mais j’hésite à me rendre au Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), peut être parce qu’il faut aller dans le centre de Marseille alors que le premier se trouve en dehors d’Arles.
Deux expositions m’attirent au MUCEM : “l’Orient sonore” (jusqu’au 4 janvier 2021) et “Folklore” (jusqu’au 22 février 2021)…
A lire également : l’article sur la précédente exposition sur Giono et la Provence et le dossier pédagogique qui présente le MUCEM. Synthétique, visuel, bien fait.
Après Marseille, la Marseillaise
L’hymne national “La Marseillaise” n’est pas l’œuvre d’un Marseillais mais d’un Alsacien, Rouget de Lisle et s’il porte ce nom c’est grâce à la colonne de Marseillais montée (à pied bien sûr) à Paris pendant la période révolutionnaire, en juillet 1792. Arrivés dans la quartier de la Bastille, ils s’étaient mis à chanter “Allons enfants de la patrie….” que les Parisiens n’avaient jamais entendu auparavant.
Vous vous demandez comment nos Marseillais avaient pu connaitre ce chant venu d’Alsace ? C’était grâce à François Mireur d’Escragnolles (Alpes-Maritimes). Nous consacrerons bientôt un article à ce personnage d’exception (1770-1798). Plus jeune docteur de France à 22 ans, il avait appris à Montpellier de ses amis révolutionnaires ce chant qui s’appelait d’abord “Chant de guerre pour l’armée du Rhin”. Il l’avait entonné à l’occasion d’une assemblée à Marseille et les Marseillais l’avaient adopté et adapté en chemin.
À lire : l’article sur Frédéric Mireur sur le site Passion Provence.
La marseillaise au cinéma
Cette montée à Paris des patriotes marseillais est racontée dans “la Marseillaise” (1938) de Jean Renoir dont Andrex était un des héros (à lui aussi nous consacrerons un article, il est oublié aujourd’hui). Une scène a été filmée au vieux monastère de Lérins, non loin de Cannes (Alpes Maritimes). Ce n’était pas l’itinéraire le plus direct entre Marseille et Paris !
À découvrir : l’analyse de l’affiche du film “la Marseillaise” par Nicole de Mourgues.
Dans un autre film de Jean Renoir “la Grande Illusion” (1937), la Marseillaise est entonnée quand Jean Gabin vient apprendre aux officiers prisonniers que les Français ont repris Douaumont. “Marseillaise please” dit le chef d’orchestre anglais, prisonnier lui aussi, à ses musiciens… Gabin se retrouvera en gabiole, encore plus prisonnier que les autres prisonniers.
On retrouve “la Marseillaise” chantée dans “Casablanca” (1942) de Michael Curtiz. Des militaires allemands s’étant mis à chanter dans le “bar américain” d’Humphrey Bogart, l’orchestre et les clients du bar entonnent la Marseillaise. Ces deux séquences sont les plus émouvantes de ces chefs d’œuvre du cinéma du XXe siècle.
Cet article s’adresse à tous mais en particulier aux cinéphiles. J’ignore si la Marseillaise a été reprise dans des films plus récents… quelqu’un peut être en sait plus que moi.
André Abbe