Depuis 50 ans, je m’intéresse au métier de pastre, de berger et à ses bêtes, mouchons, chiens et ânes. Chaque fois que je vais dans un pays du monde où se pratique l’élevage ovin, j’essaie de voir de plus près quand c’est possible.
A 100kms au Nord d’Adélaïde (Australie du Sud),j’avais eu la chance de faire un bref séjour chez un accueillant éleveur d’origine écossaise. Il possédait des dizaines de milliers de brebis, plusieurs fermes et avait un avion disposant de 2000kms d’autonomie pour se rendre de l’une à l’autre. C’était un vrai éleveur, pas du tout du style gentleman farmer, il mettait la main à la pâte et aux pattes. Rien à voir toutefois avec nos éleveurs provençaux qui n’ont pas besoin d’avion pour se rendre d’une bergerie à l’autre.
En revanche, ses chiens, comme celui qu’on voit à la fenêtre du 4×4, se comportaient exactement comme Briand et Pétinou les chiens de mon ami Julien Raynaud de Briançonnet. Même intelligence dans les déplacements, même agressivité mesurée face aux brebis, même obéissance vis à vis de leur maître.
Le “Chin de pastre” (c’est le titre d’une chanson de mon ami André Peyron) est pour moi au sommet du monde animal. Vous me direz, et les chimpanzés, les bonobos et les orang- outans ? Ce ne sont pas vraiment des animaux, mais plutôt des cousins éloignés.