J’ai la chance d’avoir deux langues maternelles
Le provençal et le français qui paraissent proches et qui sont pourtant éloignées l’une de l’autre. En voici un exemple avec ce dicton roquebrunois de saison:
” En abriu fan lo niu
En mai n’i a un pau mai
En jun n’i a quauqueis un
En juié n’i a pus gé”
En provençal ça rime parfaitement mais en français ça donne:
“En avril ils font le nid, en mai il y en a un peu plus, en juin il y en a quelques uns, en juillet il n’y en a plus aucun”, en français ça ne rime pas du tout.
Dans les deux langues, la façon de voir les choses est aussi différente.
Pardonnez le choix de cet exemple: en français on dit “il s’est pissé dessus” et en provençal “s’es pissat sota” (il s’est pissé dessous), montrant que la personne a perdu tout contrôle alors qu’en français elle a eu le choix de son acte.
Essayer de parler provençal en traduisant du français mot à mot doit être proscrit. Ce n’est pas l’avis de tous les défenseurs de notre langue qui considèrent que cette évolution est inévitable.
Il existe des langues qu’ il vaut mieux renoncer à apprendre sauf si c’est une nécessité absolue… les langues dites “à ton”.
En Thaïlande, il existe quatre façons de prononcer les sons “an”, “in”, “on”… qui donnent 4 sens différents. Je ne sais pas comment on prononce “nid” et “oiseau” en Thaï mais je sais qu’une fois par an certains Thaïs achètent un oiseau en cage pour le libérer l’instant qui suit. Beau geste.
Pardonnez mon errance entre Roquebrune et l’Asie du Sud-Est, le printemps et la covid me donnent envie d’ aller me faire voir ailleurs.
André Abbe