Le 31 juillet 1929, le village de Saint Etienne de Tinée dans les Alpes Maritimes au pied du col de la Bonette est la proie des flammes
L’incendie est circonscrit le lendemain mais il a quand même détruit la moitié du village soit 95 bâtiments, dont 80 rendus totalement inutilisables.
Par chance aucune victime n’a été déplorée mais 400 villageois se sont retrouvés sans logement.
Sans assurance, ils ont dû compter sur la solidarité de la vallée. En attendant la reconstruction beaucoup ont été hébergés dans la famille ou chez des amis.
D’autres ont dû s’installer dans les granges environnantes, certains même dans un couvent désaffecté.
La solidarité s’organise
La tragédie de ce village dévoré par les flammes a suscité une forte mobilisation même au-delà de la région.
Le ministère de l’Intérieur et plusieurs conseils généraux ont mis la main à la poche. Des galas au profit des sinistrés se sont multipliés, en particulier au Palm Beach de Cannes et au casino de la Jetée-Promenade à Nice.
Les maires ont été priés par le préfet de soumettre à autorisation municipale ces manifestations, à cause des risques de fraude et de détournements.
Une idée de génie
Mais c’est le maire d’alors de St Etienne de Tinée, Maurice Rovery qui a eu l’idée géniale qui a rendu cette histoire extraordinaire.
35000 lettres manuscrites
Il a demandé aux jeunes de la vallée de la Tinée d’écrire aux 35.000 maires de France pour leur demander de l’aide. L’opération a connu un succès au-delà de toute espérance, 1.584 communes, principalement rurales, ont répondu à l’appel.
Le village a été reconstruit grâce à ces aides et seulement un an après toutes les familles étaient rentrées chez elles.
Pour garder en mémoire cet élan de solidarité, Saint-Étienne-de-Tinée compte depuis une « Rue des Communes-de-France ».
Claude Boyer.
Photos: wikipedia-SDIS06